Sophia : Open-Plug lève 3,6 millions d'euros
Spécialisée dans les logiciels pour les mobiles, la société d'Eric Baissus, ancien de Texas Instruments, a réuni Sophia Euro Lab, T-Source, Syparex et Auriga Partners dans son tour de table. Elle compte embaucher une vingtaine de personnes en une année.
Voilà une nouvelle qui redonne du baume au coeur des start-up azuréennes dans une rentrée marquée par de nouveaux reflux d'entreprises (NCR, Ferma) : Open-Plug vient de lever 3,6 millions d'euros (4 millions de dollars). Cette jeune société, installée au CICA de Sophia Antipolis a été fondée en juillet 2002 par Eric Baissus et David Lamy, deux anciens de Texas Instruments. Elle s'est spécialisée d'entrée dans le logiciel pour téléphones mobiles autour d'un concept simple : permettre une mise à jour à distance des mobiles. Quatre capital-risqueurs se sont réunis autour de ce tour de table réalisé fin juillet et annoncé début septembre : Sophia Euro Lab, T-Source, Syparex et Auriga Partners. Les fonds levés iront à un renforcement de l'équipe (4 personnes actuellement). Une vingtaine de personnes devraient ainsi être recrutées sur une année.
Gérer toute la vie d'un mobile
En créant Open-Plug, Eric Baissus, le Pdg, s'était lancé immédiatement dans la recherche d'investisseurs. Il avait participé notamment à l'IVCS (International venture capital summit) de décembre dernier à Sophia Antipolis. La société avait également recherché le concours du CEI Ceram (Centre d'entrepreneurs et d'innovation de la CCI NCA) et celui de Sophia Euro Lab. Pierre Taillardat, le directeur de la société de capital-risque sophipolitaine, s'est d'ailleurs enthousiasmé pour le projet. Un projet qui, peu à peu, avait aussi évolué et s'était affiné.
Initialement, Open-Plug offrait d'abord des solutions permettant d'upgrader les mobiles auprès de l'opérateur télécoms. Ses logiciels rendaient possible la mise à jour à distance (remplacement et ajout) du software de son téléphone. Et cela de manière sélective, c'est à dire composant par composant. Il était ainsi facile, sans passer par un renvoi à un fabricant ou à une boutique spécialisée, de corriger des bugs, de rajouter des fonctions spécifiques, de remplacer une version par une autre plus puissante.
Ce marché reste plus que jamais d'actualité. Mais un autre marché, au potentiel encore plus important, s'est révélé peu à peu : celui de la mise en place initiale des logiciels dans les mobiles. "Les constructeurs qui n'utilisent pas les systèmes d'exploitation mobiles de Microsoft ou de Symbian (90% du marché) sous-traitent des blocs de logiciels et des composants qu'ils ont ensuite à assembler. Notre technologie facilite l'intégration de bouts de logiciels pris à droite et à gauche et permet de réaliser un ensemble robuste." Désormais, la ligne de produits "Flexible software" permet non seulement de gérer la vie du mobile mais également sa construction. Les nouveaux moyens financiers mis à la disposition de la société serviront aussi à la mise sur le marché de la "Flexibleware Suite".
Les potentialités sont évidemment énormes compte tenu que la concurrence n'est pas trop forte sur ce créneau bien précis. Polytechnicien, sept années d'expérience dans le domaine du "sans fil" à Texas Instruments où il a été notamment initiateur et manager de la plate-forme Riviera Technology, Eric Baissus a également impressionné par la façon dont il a géré sa recherche de fonds. Une épreuve particulièrement difficile par les temps qui courent. Ce qui explique que la levée d'Open-Plug marquera l'année du capital risque : c'est l'une des plus grosses levées de fonds en 2003 en France (à cette heure) pour un amorçage de société.