Sur Revues.org, l'identité des Alpes-Maritimes à la lumière de l'histoire
A l'heure de la métropolisation de la Côte d'Azur, ceux qui veulent comprendre un peu mieux comment le département des Alpes-Maritimes s'est constitué à travers le temps et quelle est son identité territoriale ne devraient pas manquer de lire la série d'exposés des "Cahiers de la Méditerranée", publiés dans Revues.org, sous le thème "Les Alpes-Maritimes Territoire administratif et politique singulier ?". Des exposés qui sont les actes d'une journée détudes organisée sur ce thème en juin 2008 par le laboratoire ERMES de lUniversité de Nice Sophia Antipolis.
On retiendra notamment l'épisode sur la naissance avec, en 1793, la création en pleine révolution française du premier département des Alpes-Maritimes. Michel Bottin, auteur d'un exposé qui cible l'identité administrative, montre que la création de ce département "est le produit dune démarche diplomatique et idéologique plus que dune rationalité administrative. Il ne sagit pas, comme cétait le cas en 1789 pour les autres départements, de réorganiser le territoire autrement mais de gérer lentrée dun nouveau territoire dans une France en expansion territoriale".
"Ce nouveau département est une marche, une zone frontière instable par nature. Il en a toutes les caractéristiques essentielles, linstabilité institutionnelle et la marginalité administrative. Lhistoire de ce département est fondamentalement marquée par cette origine. Il connaîtra dautres formes mais toutes les évolutions qui suivent ne sont que des avatars de la solution de 1793". Entre la création du second département des Alpes-Maritimes en 1860, et le dernier changement qui intervient avec le rattachement par le Traité de Paris du 9 février 1947 de Tende et La Brigue, le département des Alpes-Maritimes aura connu six formes successives : trois de 1793 à 1815 et trois de 1860 à aujourdhui avec des limites qui ont varié entre Provence et Ligurie "au point quon peut se demander quelle est la véritable identité régionale du département", note Michel Bottin.
L'analyse se poursuit jusqu'à aujourd'hui et prend en compte les rapports avec Marseille dans le cadre de la région, et les effets de la décentralisation de 1982. Avec à la clé un message : montrer, à travers le cas des Alpes-Maritimes, que tous les départements ne sont pas "juridiquement" égaux... Avec comme exemple celui du Tribunal administratif de Nice surplombé depuis 1997 par la Cour administrative dappel de Marseille. "On doit ainsi, plus que jamais, faire la différence entre les simples départements et ceux dont le chef-lieu accueille les administrations régionales" estime l'auteur, pour qui les Alpes-Maritimes restent plus que jamais une simple "marche administrative".
Lire sur Revues.org : "Les évolutions institutionnelles du département des Alpes-Maritimes. Considérations sur lorganisation administrative dune marche" de Michel Bottin
On trouvera par ailleurs dans les "Cahiers de la Méditerranée", les autres actes de la journée d'études du laboratoire ERMES, ainsi que d'autres exposés et analyses qui apportent l'éclairage des sciences humaines sur les grandes évolutions du territoire azuréen. Un regard en profondeur.
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