Monaco : coup de tonnerre sur Imagina
Partenaire historique, l'INA (Institut national de l'audiovisuel) se retire. Le Festival de télévision de Monte-Carlo assurera seul l'organisation. Mais le 20ème Imagina ne pourra avoir lieu en janvier 2001.
C'est un véritable coup de tonnerre qui a éclaté sur le festival Imagina à Monaco, l'une des plus belles manifestations azuréennes : l'INA (Institut national de l'audioviuel), l'un des deux organisateurs de la manifestation avec le Festival de Télévision de Monte-Carlo, a annoncé son retrait mardi 25 juillet.Le torchon brûlait déjà depuis quelque mois entre l'INA et Monaco alors que la manifestation, qui avait lieu conjointement à Monaco et à Paris, devait, dans son édition 2001 se tenir uniquement dans la Principauté grâce à l'ouverture du Grimaldi Forum. Le Prince Albert avait d'ailleurs en février dernier, en conclusion du 19 ème Imagina, insisté sur le fait que la 20 ème édition se déroulerait entièrement à Monaco.Les raisons invoquées du retraitFrancis Beck, président de l'Institut a expliqué ce retrait du grand rendez-vous mondial de l'image numérique : 'l'activité d'Imagina, centrée sur les images de synthèse, n'a plus rien à voir avec les missions actuelles de l'INA, a-t-il déclaré. Depuis 1981, date de la création d'Imagina, l'image numérique s'est banalisée. A l'époque, il s'agissait de combler un vide du marché. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.' 'Or Imagina coûte cher : 15 MF annuellement pour une fréquentation de 6.750 visiteurs cette année dont seulement 500 payants.'A présent, l'INA souhaite 'se concentrer sur sa mission fondamentale de conservation et de valorisation des archives audiovisuelles.'L'Institut a donc proposé au Festival de Télévision de Monte-Carlo de prendre 'l'entière responsabilité du renouvellement d'Imagina'.Un 'reformatage' d'Imagina à l'étudePrésident de cette institution monégasque, David Tomatis a cherché à rassurer sur l'avenir de la manifestation. Même si pour lui, il est désormais trop tard pour que l'édition 2001 puisse être programmée fin janvier comme habituellement, le festival aura bien lieu l'an prochain. Mais David Tomatis a reconnu que certaines activités devaient être réadaptées. Un comité de réflexion a ainsi été mis en place pour étudier un 'reformatage' d'Imagina.L'objectif est de tendre vers un équilibre des comptes (le déficit s'établit entre 10 et 11 millions de francs) en accroissant le nombre de clients payants à travers la création d'un véritable marché. Imagina veut également se développer plus sur l'international, conserver le côté innovant de la manifestation avec le 'village de l'innovation' et s'impliquer d'avantage dans la nouvelle économie en s'ouvrant aux nouveaux médias et à Internet.La SCAM (société civile des auteurs multimédias), partenaire associé d'Imagina, ne s'en inquiète pas moins. L'association dénonce le fait que les partenaires aient été mis devant le fait accompli et craint pour l'avenir même de cette 'vitrine exceptionnelle pour la création numérique française et européenne'. Que sera Imagina s'interroge-t-elle sans l'INA qui s'était affirmé comme ' le catalyseur de toutes les énergies'...