Logement des actifs sur la Côte d?Azur : quels remèdes pour l?Etat d?urgence ?
Lors de la dernière réunion de l'Observatoire immobilier Etat, CCI, Conseil général et professionnels de l'immobilier ont proposé un plan d'urgence exceptionnel autour de trois axes : trouver des terrains, réaliser des opérations mixtes et communiquer.
Un prix de la pierre qui continue une vertigineuse ascension, des stocks de logements neufs qui s'amenuisent, des locations de plus en plus chères et de plus en plus difficiles à trouver : pour le logements des actifs, la situation sur la Côte d'Azur devient intenable, comme pouvait en témoigner la récente réunion bilan de l'Observatoire immobilier de la Côte d'Azur. Dans son billet hebdomadaire (billet qu'on retrouve dans Le Petit Niçois), Paul Barelli dresse le constat et s'intéresse aux remèdes proposés. Les intertitres sont de la rédaction de Sophianet.com.Désormais, il n’est plus possible d’assurer le logement des actifs dans les Alpes-Maritimes, martèlent les professionnels de l’immobilier. Le diagnostic établi depuis trois ou quatre ans, s’est aggravé au point que l’Etat, la CCI, le Conseil général et les professionnels de l’immobilier déclarent l’Etat d’urgence ! Sur la Côte d’Azur, le problème du logement des actifs est encore plus aigu qu’ailleurs : la capacité d’endettement des ménages atteint son maximum, il s’avère difficile aujourd’hui de trouver un logement neuf à la mesure de ses besoins lorsque le prix de vente moyen atteint les 4.700 €/m2 (+ 21% en un an selon l’Observatoire immobilier). Une situation kafkaïenne dans les Alpes-Maritimes : le salaire moyen des employés y est légèrement inférieur (1.861€) à celui des français mais le prix de l’immobilier neuf y est largement supérieur.Un déficit annuel de 2.000 logements!Non seulement les conditions du marché ne permettent plus de produire suffisamment de logements pour les actifs, mais elles génèrent des « freins à la consommation à l’emploi et l’implantation d’entreprises », comme l’a souligné récemment, le Président de la Chambre de commerce, Dominique Estève. Il faudrait produire 3.800 logements par an. Prés de 200 logements ont été produits à moins de 3.000 €/m2 auxquels d’ajoutent plus de 1.500 logements sociaux financés en 2005. Manquent donc, chaque année, 2.000 logements qui pourraient être destinés à la classe moyenne. Or, cette dernière est trop aisée pour accéder au logement social et pas assez pour supporter le prix, à l’achat comme à la location, d’un logement dans le secteur libre.Depuis deux ans une démarche ambitieuse, « 12 propositions en faveur du logement des salariés », qui n’a, cependant, pas encore porté tous ses fruits, a été engagée par la CCI, les professionnels de l’acte de bâtir, les maires du 06, les communautés d’agglomération, le Conseil général et l’Etat. Dans l’immédiat, face à la gravité de la situation, l’Observatoire immobilier (qui réunit la Fnaim, les promoteurs constructeurs, le Logiam, la Fédération BTP au sein de la CCI) propose un plan d’urgence exceptionnel.Un plan d'urgence articulé autour de trois axesIl s’articule autour de trois axes. Identifier et maîtriser les terrains disponibles afin de construire des logements pour les salariés. Deuxième axe : réaliser des programmes mixtes (logements, activités, équipement publics) et communiquer sur les réussites en ce domaine. Enfin : le lancement d’un vaste plan départemental de communication et d’information sur le logement à l’usage des élus et des particuliers. Il s’agit de communiquer sur l’ensemble des aides existantes, améliorer l’image du logement social et persuader de sa nécessité le public et les élus. Il s’agira de vaincre certaines réticences. .Dores et déjà, la spécificité de la Côte d’Azur, à la fois terre de résidence de salariés qui ne figurent pas parmi les plus privilégiés de France et lieu de villégiature de tous les « fortunés » de la planète, est prise en compte par les pouvoirs publics. Les critères d’obtention du Prêt à taux Zéro pour les acquéreurs de leur première résidence principale ont été largement assouplis dans les Alpes-Maritimes. C’est une première étape.Remettre dans le circuit les logements vacantsParmi les pistes à explorer : remettre dans le circuit les logements vacants. Il y en aurait 30.000 à Nice, selon la Canca (Communauté d’agglomération Nice Côte d'Azur)! De quoi provoquer la colère de ceux qui ne trouvent pas d’appartement à louer. Le Conseil communautaire a voté, en novembre dernier, un "nouveau dispositif", comprenant une aide au financement des travaux de remise en état des logements et la création d'une cellule "logements vacants".Ces mesures viennent compléter les primes et subventions déjà existantes, comme le prêt à taux bonifié (de 0 à 1%) pour les bailleurs qui s'engagent à offrir des loyers conventionnés. De leurs côtés, les propriétaires sont réticents, bien souvent ils ne louent pas par craintes d’impayés. La Canca s’est donné, cependant, comme objectif la mise sur le marché locatif de 134 logements supplémentaires par an, sur son territoire.