France Télécom dans l'attente du "plan de sauvetage"
Présenté par Thierry Breton mercredi en conseil d'administration, le plan se précise. Réduction des dépenses et surtout d'effectifs sont avancés. Un dernier point qui inquiète non seulement les salariés azuréens de l'opérateur (3.700), mais également ceux de sa galaxie (FT R&D, Equant, etc).
Syndicats et direction fourbissent leurs armes à quelques jours de la présentation du plan de sauvetage de France Télécom. Si la bataille des chiffres a commencé, une chose est sûre : l'opérateur va devoir sérieusement réduire dépenses et coûts de fonctionnement pour assurer sa survie. L'Etat, d'autre part, va avancer une enveloppe de 9 milliards d'euros pour renforcer les fonds propres et permettre de surmonter le remboursement prévu de 15 milliards d'euros de dettes en 2003 via l'Entreprise de recherches et d'activités pétrolières (Erap), structure publique déjà existante.Forte baisse des dépensesSous la pression des marchés financiers, on évoque également une réduction des dépenses qui pourrait atteindre un rythme de cinq milliard d'euros par an jusqu'en 2005. Ce coup de frein se traduirait par une baisse des investissements et un éventuel report de l'UMTS selon La Tribune.fr. Dans le même temps, FT cherche de l'argent et cède petit à petit certaines de ses participations en Europe. Après le divorce avec Mobilcom, était annoncée vendredi la vente des 11% de Panafon (groupe télécom grec) détenu par l'opérateur français au profit du numéro un européen de la téléphonie mobile, Vodafone. La transaction est estimée à 311 millions d'euros.La vente d'actifs ne sera pas cependant suffisante pour remettre le groupe sur les rails. Le spectre des réductions des effectifs se dessine peu à peu. Jacques Lemercier, secrétaire général de FO-PTT cité vendredi dans Libération lâche les premières estimations : "Nous croyons savoir, par des indiscrétions, que France Télécom voudrait faire partir de l'entreprise 45 000 personnes en trois ans". Un chiffre qui a immédiatement été démenti par France Télécom. Dans un communiqué, le groupe a déclaré "qu'en ce qui concerne un soi-disant plan social supplémentaire, les informations publiées sont totalement inexactes".Direction régionale Côte d'Azur : 3.700 personnesSeule confirmation, le départ de 20 000 salariés sur la base de "congés de fin de carrière et de départ volontaires ou anticipés". Outre les employés de FT, les réductions toucheraient également les filiales : EGT, en charge des terminaux fixes perdrait 300 emplois, selon le syndicat PTT-SUD; France Télécom e-business (hébergement de sites web pour les entreprises) transférerait des activités vers la maison mère avec propositions de reclassement pour le personnel. Les sous-traitants Expertel, Cofratel (spécialisés dans les autocommutateurs), les plates-formes d'Orange ou Sofrecom (ingénierie de réseaux) seraient également touchés. Pour Equant, 150 à 200 suppressions d'emploi seraient déjà décidées sur la France.La Côte d'Azur est d'autant plus concernée que France Télécom y est solidement implanté. La direction régionale (Alpes-Maritimes et Var) est la sixième de France en taille avec 3.700 agents répartis en huit unités opérationnelles. Si la baisse des investissements se confirmait, la branche RD installée à l'Agora de France Télécom (100 personnes) risquerait également de rentrer dans une zone de turbulence. Autant d'interrogations pour lesquelles, quelques réponses devraient être apportées le 4 décembre à Paris avec la présentation du plan par le Pdg du groupe Thierry Breton.