Grasse : la biotech Phenocell passe sous le drapeau britannique
Spécialisée dans la production de cellules du corps humain pour lutter contre les troubles cutanés et rétiniens, Phenocell vient d’être racheté par Axol Bioscience, une société de Cambridge, leader dans le même domaine de production de cellules humaines, mais spécialisée dans les neurosciences, la douleur, le toucher et la cardiologie.
Superbe startup de l'hôtel d'entreprises Grasse Biotech, Phenocell SAS (CA 2023 de 750 K€, une dizaine de collaborateurs) vient d’être rachetée par la britannique Axol Bioscience Ltd. Société pionnière spécialisée dans les produits et bioessais iPSC pour les troubles cutanés et rétiniens, Phenocell rejoint ainsi un leader dans le même domaine, celui de la technologie des cellules souches pluripotentes induites (iPSC) pour la découverte de médicaments. (Photo DR : à Grasse, l’équipe de Phenocell avec sa fondatrice Brigitte Onteniente - sur la gauche-, passe sous les couleurs d’Axol).
Cette technologie, dont l’inventeur a reçu le Prix Nobel (le japonais Shinya Yamanaka) permet de produire des cellules du corps humain en nombre illimité, après transformation de cellules somatiques en cellules souches qui sont capables de se reproduire à l’infini et de se transformer en cellules spécialisées, en fonction des conditions de culture. Pour Axol, cette acquisition vient renforcer son portefeuille de produits en intégrant des modèles cellulaires dérivés d’iPSC pour la peau et la rétine. Ce qui vient compléter les domaines qu’il couvre déjà : neurosciences, douleur, toucher et cardiologie.
Fondé en 2013 au Genopole d'Evry par Brigitte Onteniente, implanté à Grasse depuis 2018, Phenocell se présente comme un “laboratoire de recherche pour industriels". Ce lab développe des cellules humaines avec lesquelles il réalise des tests de molécules à façon dans deux grands domaines : la peau et la rétine. La biotech porte ainsi des technologies reconnues, telles que des cellules sébacées humaines dérivées d’iPSC et des cellules rétiniennes spécialisées, ainsi que des services personnalisés pour des pathologies comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA sèche).
“Nous avons développé, au cours de la dernière décennie, une gamme unique de produits et services pour répondre aux exigences croissantes des industries de la découverte de médicaments et des cosmétiques, qui évoluent des modèles primaires vers des modèles dérivés d’iPSC humains plus cohérents “ a rappelé Brigitte Onteniente. Pour elle, il s’agit maintenant de “développer une gamme plus large de modèles et répondre à un marché plus vaste”. Pour Liam Taylor, Pdg d’Axol Bioscience, cette acquisition s’inscrit dans une vision ambitieuse visant à développer des modèles in vitro avancés, accélérant ainsi la recherche sur des maladies humaines complexes.