Inria : un prix au virtuose de la statistique géométrique au service de la santé

Xavier Pennec de l’équipe-projet Epione à Inria Sophia a reçu le Grand Prix Ampère de l'Électricité de France décerné par l'Académie des Sciences. Ce chercheur, qualifié de virtuose de la statistique géométrique au service de la santé, avait déjà été lauréat en 2017 de la prestigieuse bourse européenne ERC Advanced Grant pour développer ses travaux.

Directeur de recherche au Centre universitaire Inria Côte d'Azur au sein de l'équipe-projet Epione, Xavier Pennec a reçu le 15 octobre le Grand Prix Ampère de l'Électricité de France décerné par l'Académie des Sciences. Ce prix récompense ses travaux en statistique géométrique, une recherche mathématique qui est cruciale dans le domaine médical. Xavier Pennec avait été lauréat en 2017 de la prestigieuse bourse européenne ERC Advanced Grant pour développer ses travaux. (Inria / Photo H. Raguet : Xavier Pennec).

Les applications concrètes de la statistique géométrique ? Xavier Pennec les a présentés sur le site web de l'Inria. "Nous l’avons utilisé pour pour étudier le cerveau de personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer. Nous disposions d'images collectées à un an d'intervalle et nous avons estimé la déformation sur cette période pour chaque sujet. Nous devions également comparer les sujets entre eux, ce qui nécessitait une méthode pour adapter la déformation de chaque sujet. Grâce à la géométrie, nous avons pu établir une trajectoire moyenne de déformation à partir d'une anatomie de référence, modélisée par une géodésique dans l'espace des déformations, notion qui généralise la ligne droite dans les espaces courbes."

"Nous avons ensuite extrapolé le long de la géodésique pour modéliser l'évolution du cerveau sept ans avant et sept ans après. Nous pouvons ainsi comparer un cerveau jeune à un cerveau très âgé souffrant de la maladie d'Alzheimer. Notre modélisation continue de ressembler à un cerveau plausible, sans aberrations évidentes. Nous ne correspondons pas exactement à la réalité, mais nous nous en rapprochons".

"Nous avons également utilisé ces techniques pour des études sur la scoliose : nous avons modélisé la variabilité relative de chaque vertèbre par rapport à ses voisines. En calculant notre moyenne géométrique, nous avons pu reconstruire une forme « moyenne » de la colonne vertébrale. Mais surtout, nous avons pu visualiser les variations les plus typiques et les comprendre anatomiquement. Nos modèles statistiques permettent donc de décrire et de prédire, tout en améliorant l'interprétation."

 

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