Climat : le Quai des Milliardaires à Antibes bloqué par des militants d'Attac

Action symbolique et très médiatisée samedi après-midi au Port Vauban d'Antibes où une vingtaine de militants d'Attac ont bloqué l'accès au "Quai des Milliardaires" qu'ils ont rebaptisé "Quai des criminels climatiques" pour dénoncer les émissions de CO2 des méga-yachts alors qu'il est demandé aux Français de faire preuve de sobriété.

Attac Quai des Milliardaires Antibes

Face au réchauffement climatique, une action symbolique contre les "ultra-riches", leurs "méga-yachts" et leurs méga-consommations de carburant, a été menée samedi après-midi au Quai des Milliardaires du Port Vauban d'Antibes par une vingtaine d'activistes d'Attac. Une action très médiatisée. Des militants de l'association ont ainsi bloqué pendant une heure l'accès à ce quai interdit au grand public, où sont amarrés 18 super-yachts dont la longueur peut atteindre jusqu'à 160 mètres.

"Ne laissons pas les ultra-riches détruire la planète"

Le portail a été bloqué à l’aide d’une chaîne tandis qu’une banderole "Désarmons les criminels climatiques" a été déployée. Les activistes ont du même coup renommé le "Quai des milliardaires", "Quai des criminels climatiques". Puis une banderole de 20 mètres a été déployée dans le port d’Antibes avec ce message "Ne laissons pas les ultra-riches détruire la planète".

Attac, qui mène également campagne contre les jets privés, a ainsi dénoncé dans un communiqué "les méga-yachts qui symbolisent l’incompatibilité du mode de vie des milliardaires avec les exigences de la lutte contre le dérèglement climatique. Ainsi, Symphony, le yacht de Bernard Arnault a émis 123 tonnes de CO2 en une semaine au mois de juillet 2022, soit 1400 fois plus qu’un français moyen !"

"Selon les données révélées par le compte Twitter @YachtCO2tracker à l’occasion de cette action, parmi les navires amarrés aujourd’hui au Quai des milliardaires, le Al Raya a produit environ 280 tonnes de CO2 en consommant 100.000 litres de carburant pendant sa dernière croisière entre le 27 août et le 8 septembre et le Lady S 190 tonnes de CO2 entre le 11 et le 14 septembre. Les yachts de luxe qui sont passés par Antibes ont émis .600 tonnes de CO2 ces 30 derniers jours."

Grande plaisance : un secteur privilégié de l'économie azuréenne

L'association pointe aussi le fait que ces méga yachts sont immatriculés dans des paradis fiscaux, échappent ainsi à la fiscalité française et donc à l'effort national. "Les pavillons les plus représentés parmi les yachts ayant séjourné au quai des milliardaires ces 30 derniers jours sont : les Îles Caïmans (38 navires), Malte (15 navires), les Îles Marshall : (6 navires), l’Île de Man (4 navires) et les Îles Cook (3 navires). Cette action", est-il ajouté, "vise à affirmer qu’il n’est pas juste de demander aux Français de faire preuve de sobriété si en même temps les ultra-riches ne sont pas contraints de réduire leurs émissions de CO2."

Reste que le yachting est une des composantes fortes de l'économie touristique de la Côte d'Azur. Elle est, avec la Floride, la première destination mondiale pour la grande plaisance. Une chance que lui donne la douceur de son climat ainsi que la beauté de ses rivages et paysages. En 2016, en pleine tempête autour de la fiscalité de ces grands yachts, le secteur, relevé comme second exportateur des Alpes-Maritimes, avait été crédité de 2.343 établissements concernés pour 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 5.300 emplois directs. Un secteur d'activité que la lutte absolument nécessaire pour la préservation du climat vient aujourd'hui interroger.

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