Sophia : la blockchain pour des contrats intelligents d'assurances auto
La blockchain va-t-elle ouvrir la porte à des contrats d'assurances intelligents (smart contracts) qui seraient particulièrement utiles dans le domaine des accidents de la route ? Un chemin qui est exploré à Sophia Antipolis.
La blockchain va-t-elle ouvrir la porte à des contrats d'assurances intelligents (smart contracts) qui seraient particulièrement utiles dans le domaine des accidents de la route ? C'est le chemin qu'explorent à Sophia Antipolis TAS Group et le LEAT (Laboratoire Electronique, Antennes et Télécommunication de l'Université Côte d’Azur-CNRS). Exemple de partenariat entreprise-recherche que développe UCA, l'entreprise européenne de services du numérique (ESN) et le labo se sont alliés pour démontrer l'intérêt de la blockchain en matière de gestion des données issues de capteurs embarqués dans les véhicules. (Photo DR)
Un cas d’usage de la blockchain avec le Smart Contract
Ils ont ainsi engagé un partenariat en février dernier pour tester le comportement et explorer les perspectives du déploiement à grande échelle d’usages de la blockchain pour sécuriser et authentifier des données nécessaires à l’activation de contrats intelligents (Smart Contracts). Ces nouvelles technologies pourraient par exemple révolutionner la manière dont seront gérés les sinistres entre véhicules connectés dans les prochaines années.
Aujourd’hui, en cas d’accident de la route, l’assureur centralise les données issues du constat amiable rempli à la main par les protagonistes. Ces données peuvent être, volontairement ou non, incomplètes, voire fausses. A l’avenir, un dispositif implanté dans le véhicule pourrait envoyer à destination d’une blockchain des données collectées sur le véhicule (identité et fonctions vitales du conducteur, vitesse, positionnement des véhicules, etc.). Un Smart Contract pourrait traiter ces données de façon complètement décentralisée, plus objective, plus juste et plus sécurisée. La déclaration de sinistre et les suites apportées par l’assurance pourraient être déclenchées automatiquement en fonction de ces données.
Passer à une phase de test à plus grande échelle
Ce cas d’usage est celui retenu par le Laboratoire Electronique, Antennes et Télécommunication (LEAT, Université Côte d’Azur-CNRS) pour son projet Smart IoT for Mobility porté par le Pr. Verdier, en partenariat avec Renault Software Labs et Symag (filiale BNP Paribas). Démarré en 2017, il peut désormais s'appuyer sur la technologie de TAS Group pour passer à une phase de test à plus grande échelle.
Dans le cadre de leur partenariat, TAS Group met à la disposition du LEAT une plateforme de services Cloud pour applications conteneurisées et apporte au laboratoire son expertise en matière de cloudification d'applications. Les travaux exploratoires du LEAT seront ainsi portés dans le Cloud tout en adaptant et respectant les différents types de process. Ceci va permettre aux chercheurs de bénéficier d’une architecture de tests en réseau pour étudier le comportement des modèles développés dans leur laboratoire et simuler de façon très réaliste le déploiement de leurs applications.
La conteneurisation de la blockchain permettra l’utilisation des micro-services afin de faciliter le déploiement et l’orchestration de l’architecture. La solution permettra également l’adoption des méthodes agile basées sur les principes "Devops".
Smart Contracts : l'évolution naturelle de la blockchain
Les Smart Contracts sont l’évolution naturelle de la blockchain. Ces "contrats intelligents" sont des programmes informatiques stockés dans une blockchain, conçus pour exécuter un ensemble d’instructions prédéfinies de façon automatique, en fonction des données issues de la blockchain.
Ce sont des contrats auto-exécutants et auto-exécutoires. Ils sont régis, sans contestation possible, par les termes et conditions explicites qui y sont énoncés, sans qu’une ou plusieurs personnes, souvent qualifiées de tiers de confiance, n’aient à intervenir pour en établir l’authenticité et en déclencher l’exécution.
Dans le cas des contrats d’assurance de véhicules, cette nouvelle génération de contrats pourrait à l’avenir remplacer les contrats classiques.