Face à Bruno Le Maire, le plaidoyer de David Lisnard pour sauver le tourisme

Palais des Festivals merci aux soignants

Avant de présenter ce mercredi matin le Plan d'Actions 2021 du CRT Côte d'Azur France, David Lisnard, sous sa casquette de maire de Cannes et Président de l’Agglomération Cannes Lérins, s'est entretenu hier mardi à Bercy avec Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et grand maître des plans de relance. L'occasion de l'alerter de nouveau sur la situation financière et économique des collectivités et des entreprises locales et surtout de lui exposer les difficultés spécifiques rencontrées dans le secteur de l’événementiel, du MICE et du tourisme en général. (Photo DR : le palais des festivals de Cannes qui a perdu plus de 90% de son activité en 2020 avait adressé un grand merci au soignants lors de la première vague du printemps).

Des arguments et des propositions que David Lisnard, en tant que président du CRT Côte d'Azur France, a repris ce matin devant plus de 300 professionnels du tourisme et journalistes qui participaient à la présentation en visioconférence du Plan d'Action 2021 du CRT. Ce que David Lisnard a retenu de l'entretien avec Bruno Le Maire ? Le maire de Cannes s'en explique. "L’accent a notamment été mis sur la nécessaire stabilité des dispositifs de soutien immédiat pendant les interdictions ou restrictions d’activités."

"De même qu’il existe Vigipirate avec plusieurs niveaux de précaution, doit exister Vigicovid"

"J’ai ensuite plaidé pour un plan d’investissements sur l’appareil productif afin que le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes soit mieux positionné en Europe au moment de la relance. Il est également essentiel que ce dernier bénéficie de la reconnaissance par le gouvernement de son intérêt national et doit d’ailleurs à ce titre bénéficier d’un soutien réel de l’État aux côtés de la Mairie de Cannes, qui s’attache à sauver ce site essentiel pour l’économie et l’emploi locaux mais aussi pour le rayonnement de la France."

"Dans l’immédiat, alors que l’épidémie de la Covid-19 persiste, j’ai à nouveau fait part de mes propositions d’établissement de protocoles sanitaires adaptés aux professions afin de rétablir l’offre dans les domaines aujourd’hui interdits, et ainsi tenir les activités selon des degrés de précautions sanitaires en adéquation avec les degrés de l’épidémie. De même qu’il existe Vigipirate avec plusieurs niveaux de précaution, doit exister Vigicovid, ce qui permettrait d’apporter de la lisibilité et de réduire l’incertitude économique tout en étant très rigoureux face aux risques sanitaires."

"La situation problématique des Écoles Françaises de Langues Étrangères (FLE) a aussi été évoquée. Elles doivent sortir de l’impasse dans laquelle elles se retrouvent aujourd’hui afin de ne pas être condamnées à disparaître, ce qui serait une nouvelle source de chômage mais aussi de perte d’influence de la France."

"J’ai également proposé la sécurisation des corridors aériens en créant par exemple des "safe corridors" Angleterre-France, Etats Unis-France"

"Pour relancer la vie économique et attirer les touristes durant cette période épidémique, j’ai également proposé la sécurisation des corridors aériens en créant par exemple des "safe corridors" Angleterre-France, Etats Unis-France, etc avec les tests antigéniques évidemment qui sont déjà mis en place, mais en ayant une approche bilatérale pour sécuriser au départ et à l’arrivée. Cela permettrait d’avoir des tests obligatoires pour tous les voyageurs sur ces axes, reconnus par les autorités de chaque pays, et donc de rétablir le transport aérien international tout en luttant pour la santé.

Cette démarche serait ensuite appliquée avec les vaccinés : à l’instar de ce que nous devions faire pour les échanges avec les pays à risques de choléra, fièvre jaune, etc. Il conviendra à cette occasion de mettre en place une version 2.0 du certificat de vaccination."

"Le plus important pour sortir de la spirale de l’appauvrissement, c’est de retrouver la liberté de travailler"

David Lisnard a également évoqué les dégâts sociaux de la pandémie et les aides que la ville de Cannes avait pu apporter. Mais pour lui, le plus important pour sortir de la spirale de l’appauvrissement, "c’est de retrouver la liberté de travailler et que les entreprises aujourd’hui contraintes d’être fermées puissent très vite rouvrir".

"Et pour cela, tant que le virus est présent, j’ai réitéré les mesures sanitaires à enfin prendre en France comme c’est le cas dans certaines régions du monde ou pays, y compris européens, pour mieux protéger en limitant les entraves au travail : jauges de clients tenant compte des surfaces dans les établissements en plus du port du masque en lieux clos publics et du gel hydroalcoolique, aides à l’acquisition de purificateurs d’air et installation à exiger dans certains établissements, dépistages immédiats et méthodiques pour autoriser les flux touristiques, backtracking sur une semaine, isolement des contagieux par un accompagnement d’équipes Covid expliquant à chacun comment s’isoler et protéger les entourages, etc."

Et dans la ligne de sa récente tribune stigmatisant "la folie bureaucratique française" de conclure par une simple demande : "que l’État, plutôt que de multiplier les interdits généraux qui sont peu efficaces contre la maladie et paralysent la vie sociale et l’économie, contrôle et sanctionne ceux qui le méritent."

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