Voyages : les tarifs parfois incroyables d'une saison Covid
Un "été voyages" totalement atypique sous la pandémie avec parfois de surprenants bons plans. Spécialiste du départ de dernière minute et des ventes flash, Michel-Yves Labbé, fondateur de "Départ demain" n'avait d'ailleurs jamais vu ça : une croisière fluviale d'une semaine sur le Douro au Portugal affichée en baisse de 82% ou une semaine en Grèce, demi-pension dans un 5 étoiles avec vol à moins de 600 euros.
Un été 2020 difficile pour les voyageurs, mais également pour les voyagistes. Pour les premiers, le côté sombre de la crise sanitaire, ce sont bien sûr les cohortes de malades et de décès mais aussi des difficultés économiques qui risquent d'aller en s'amplifiant à la rentrée et un choix de destination qui s'est singulièrement rétréci. Pour les seconds, c'est un chiffre d'affaires totalement en berne et le casse-tête permanent des annulations à traiter. Optimiste, le voyagiste azuréen Michel-Yves Labbé, Fondateur de Départ demain, voit quand même dans cette situation catastrophique un avantage pour celui qui veut partir : ce sont des bons plans avec des prix jamais vus.
Une croisière fluviale d'une semaine sur le Douro, pension complète à 199 euros
Et de citer pour l'exemple, une croisière fluviale sur le Douro au Portugal avec un prix réduit, très réduit : 82% de réduction. "Elle s'affiche à 199€ contre 1.229€ pour une semaine au départ de Porto en pension complète (hors boisson et hors vol) avec d'excellentes prestations sur le MS Douro Cruiser qui fait partie de la flotte d'une compagnie de croisière fluviale d'origine allemande. De même nous avons vendu des croisières fluviales sur le Rhône et le Rhin avec des réductions de 50 à 60%."
"La raison ? Ce sont des croisières vendues essentiellement à une clientèle allemande qui n'est pas au rendez-vous cet été. D'où ces rabais incroyables. Autre exemple : pour le mois d'août j'ai pu avoir sur Santorin en Grèce des prix hôteliers en baisse jusqu'à 35%. Je travaille depuis de nombreuses années dans le tourisme et je n'avais jamais vu de baisses de prix en août sur Santorin qui, privée de ses bateaux de croisières, peut cet été se visiter sans la moindre cohue."
Michel-Yves Labbé n'en est pas moins touché par la Covid-19, comme tous les voyagistes, avec une année qui en chiffre d'affaires sera à peine de 30% de celui de l'an dernier. "Je me suis retrouvé complètement bloqué pendant trois mois avec le confinement. Pas une vente. Notre structure est légère et nous sommes tous partis en télétravail. J'ai profité de cette période pour revoir notre offre, selon les possibilités que laissait la pandémie avec un espace de voyage qui s'était considérablement rétréci en raison des fermetures de destinations. Pendant trois mois, j'ai notamment qualifié beaucoup de campings et mobil-homes en France."
En vedette, la France et pour l'étranger, la Grèce
"Ce qui marche encore? La France bien sûr où se font de 75% à 80% de nos ventes. En dehors des frontières, la Grèce plus particulièrement avec des tarifs jamais vus pour la saison d'été. En vente flash, nous avons eu des prix de l'ordre de 595 euros en cinq étoiles, avec vols et demi-pension. Là aussi du jamais vu. Quelques ventes aussi sur le Portugal ou Malte. Pour le Maroc (Marrakech) ou la Tunisie, les clients ont eu peur évidemment de se retrouver bloqués alors que le Maroc a demandé aux ressortissants français d'évacuer dans les 48 heures tout en fermant leur espace aérien." Les campings français, quant à eux, très présents en juillet, ont quelque peu disparu des offres de dernière minute d'août, étant sans doute bien remplis.
Quant à la suite, elle risque d'être encore plus difficile pour les voyagistes. S'ils ont pu travailler quand même cet été avec la destination France, à partir de l'automne on entre dans la saison des longs courriers. Et là, alors que la plupart des liaisons hors Schengen ou intercontinentales ne sont pas ouvertes, la planète voyage risque d'être singulièrement rétrécie. Les départs de dernière minute n'y couperont pas.