Face aux difficultés de recrutement, Santors lance le mouvement des "gilets verts"
La crise économique, avec ses plans de licenciements n'a pas changé la donne du comparateur en assurance sénior de Carros : il a toujours autant de mal à recruter des téléconseillers. Aussi, pour interpeller les pouvoirs publics, Santors lance le mouvement des "gilets verts" avec une première manifestation samedi 8 août, de 11 à 13 heures place Masséna à Nice où il ira à la rencontre des candidats potentiels (20 postes à pourvoir).
Et si, en dépit de la crise économique causée par la pandémie Covid-19, il était aujourd'hui toujours aussi difficile de recruter ? C'est en tout cas le problème majeur que continue de rencontrer dans son développement Santors, société de courtage en ligne spécialisée dans la santé des séniors, basée à Carros. En plein développement et en cours de levée de fonds, cette filiale du petit groupe azuréen Greenbull cherche désespérément depuis des mois à pouvoir une vingtaine de postes de téléconseillers. (Photo DR : téléconseillère chez Santors)
Une "manif du recrutement" en gilets verts
A tel point qu'elle a décidé de prendre un chemin de traverse en créant le mouvement des "gilets verts". Un mouvement qu'elle va lancer samedi 8 août en organisant de 11 à 13 heures sur la place Masséna à Nice une "manifestation du recrutement" pour aller directement à la rencontre de candidats potentiels, interpeller les pouvoirs publics et fédérer d'autres entreprises qui rencontreraient le même problème. Santors y viendra avec ses collaborateurs, tous en gilets verts, et expliquera en long et en large comment on travaille chez lui.
Fondé en 2017 par six jeunes Niçois, dont plusieurs anciens de SKEMA, Santors est la première société de Greenbull Group qui compte aujourd'hui 70 collaborateurs répartis dans 12 marques et sociétés autour d'un même concept : révolutionner les finances de ses clients. Avec 35 collaborateurs, Santors reste le navire amiral. DRH du groupe, Soumia Boudemagh explique que l'entreprise en plein développement n'arrive pas à recruter et que la crise sanitaire avec les licenciements qu'elle a entraînés n'a rien changé à ces problèmes de recrutement.
Pourquoi nous n'y arrivons pas ?
"Avant même la pandémie, nous avons beaucoup investi pour recruter des téléconseillers à travers notamment les réseaux sociaux et nous avons bien sûr travaillé avec Pôle Emploi. Sans guère de résultat. Quand la société Conduent à Sophia Antipolis a licencié ses 300 téléconseillers, nous avons cherché à les joindre personnellement pour leur proposer de nous rejoindre. Nous n'avons pu conclure qu'un seul recrutement".
"Nous avons alors chercher à comprendre pourquoi nous n'y arrivions pas. Les postes proposés ne présentent pourtant pas une forte barrière technologique. Il s'agit de commerciaux avec une bonne personnalité et des aptitudes à la vente. La connaissance des métiers de l'assurance n'est pas demandée car nous nous chargeons de former. Ainsi, deux parmi nos meilleurs commerciaux aujourd'hui sont Marvin auparavant livreur chez Sushi Shop et Sophie, ancienne hôtesse de l'air devenue Salesforce manager".
Une perte de confiance dans l'entreprise
"Le salaire ne nous semble pas un frein non plus. Il est attractif (salaire fixe et commissions non plafonnées). Pour l'exemple, le meilleur commercial gagne jusqu'à 10.000 euros par mois. Nos conditions de travail sont avantageuses, l'esprit est collectif, le cadre de travail agréable. Aussi, le problème que nous rencontrons et que rencontrent aussi bon nombre de sociétés en développement nous apparaît plutôt comme celui du système. C'est celui notamment d'une perte de confiance en l'entreprise, avec des salariés qui préfèrent gagner un peu moins au chômage que de s'engager dans une entreprise pour laquelle ils n'ont pas confiance."
"Avec le mouvement des Gilets Verts, nous voulons aussi aller à la rencontre des salariés, leur dire que l'entreprise a aussi besoin d'eux, qu'elle peut leur offrir des conditions de travail et d'évolution favorables à leur épanouissement. En manifestant samedi avec nos gilets verts nous allons à la fois rechercher des CV, aller à la rencontre des candidats potentiels, mais aussi appeler à l'aide les pouvoirs publics et fédérer d'autres entreprises confrontées au même problème de recrutement. Nous voulons enfin montrer que s'il y a aujourd'hui des entreprises qui licencient, il y en a aussi qui cherchent à recruter sur des métiers nouveaux comme pour nous la révolution de l'assurance et qui pourtant n'y arrivent pas."