Technos : et si l'IA permettait une relocalisation de l'agriculture sur la Côte?
Et si le premier bénéfice que la Côte d'Azur pourrait tirer de l'Intelligence Artificielle serait une relocalisation de son agriculture ? Si dopées à l'IA, toutes nos nouvelles technologies (capteurs, IoT, robots, drones, plateformes web…) allaient permettre à de nouveaux agriculteurs de produire sur la Côte d'Azur et d'optimiser la vente de leur production afin d'en faire une activité rentable et viable? (Photo DR : lors de la réunion de lancement les membres du ClusterIA et à distance, leurs partenaires dans l'User Case "IA et Agriculture")
L'idée, bien dans le tempo de l'après Covid, n'a rien de farfelue. C'est en tout cas le premier "cas d'usage" qu'a choisi le jeune Cluster IA, associé au 3IA Côte d'Azur (Institut Interdisciplinaire d'Intelligence Artificielle). Un User case "IA et Agriculture" qui a été officialisé lors d'une réunion de lancement mardi faite en grande partie en digital.
Le risque de pénurie alimentaire avec la crise de la Covid-19
Le contexte ? "La crise de la Covid19 nous a fait craindre pendant quelques jours une pénurie alimentaire", expliquent les responsables du ClusterIA. "Nous avons alors réalisé que depuis longtemps la Côte d’Azur avait abandonné sa tradition agricole au profit du tourisme et des services. Même l’industrie grassoise (parfum, arôme, pharmacie et chimie) a failli se trouver à court de matière première".
Ce risque de pénurie est venu alourdir la prise de conscience actuelle des consommateurs qui, de plus en plus soucieux de leur empreinte écologique, se tournent vers des produits alimentaires sains, à faible empreinte carbone et issus de circuits locaux. Néanmoins, remettre en culture des terres azuréennes escarpées et isolées, en préservant l’environnement et en augmentant l’attractivité du métier d’agriculteur est un véritable défi.
Travailler à des solutions IA pour l'agriculture
Pour le surmonter, le ClusterIA a donc décidé de faire travailler ses membres à des solutions IA pour l’agriculture. De la restanque au pan bagnat, en passant par la chimie verte, le Use Case "IA et agriculture" veut agir sur toute la chaîne de valeur et exploiter le plein potentiel des technologies nouvelles et de l’intelligence artificielle : caméras, capteurs IoT, robots, drones, jumeaux numériques, modèles prédictifs, système d’aide à la décision, modélisation moléculaire.
A travers ce cas d’usage, l’objectif du ClusterIA est d’outiller les agriculteurs afin de soutenir techniquement leur métier, les aider à utiliser leurs données et celles des industriels. Tout un travail de modernisation, d'optimisation et de sécurisation des circuits qui pourrait faire de la Côte d’Azur avec son climat généreux, une terre d’excellence et d’innovation agricole. Quant aux nouveaux outils mis au point, ils pourraient servir aussi bien d'autres agricultures que celles du territoire.
Ceux qui portent le projet "IA et Agriculture"
Ce projet est porté par :
- Pour le ClusterIA : Félix Kudelka, Président ; Isabelle Galy, Coordinatrice, Olivier Ricard, Vice-président
- Du coté des startups : Justine Lipuma, CEO Mycophyto ; Denis Bastiment, CTO de MydataModels ;
- Du coté des grands groupes : Damien Fontanes, Design Authority IA, Direction Technique de Thales ; Fabien Aili, Directeur de l’IA chez Docaposte ;
- Sont venus apporter leur expertise : Jérôme Barel, Direction internationale BPI France ; Thierry Deschamps de Paillette, Chef de projet européen Smart Agriculture ; Ziga Valic, Directeur Adjoint du pôle Optitec.
De leur côté, la chambre d’agriculture, UPE06, l’Université Côte d’Azur, les pôles de compétitivités Optitec et Terralia, le CIUS ont déjà manifesté leur intérêt tandis que le ClusterIA a établi les premiers contacts avec les partenaires territoriaux.