Conférence Coface à Monaco : un monde économique en mouvement
A l'invitation du Monaco Economic Board, Julien Marcilly, économiste en chef de Coface, a tracé devant une centaine de chefs d'entreprises monégasques, les grandes tendances économiques mondiales. Des tendances pas forcément pessimistes même s'il y a beaucoup de mouvement.
Scepticisme vis à vis des institutions, Brexit, mais aussi pessimisme ambiant : cette année d’élections européennes a mis en lumière les incertitudes politiques qui planent sur le continent. Dans ce monde en mouvement, Julien Marcilly, économiste en chef de Coface, a manié la boussole devant une centaine de membres du MBE (Monaco Economic Board) qui organisait une nouvelle conférence "Risque Pays" au Café de Paris, avec la Banque Populaire Méditerranée et Gramaglia Assurances. Pour la cinquième année consécutive en Principauté, l'occasion de tracer les grandes tendances économiques mondiales. Des tendances qui avaient été évoquées la semaine dernière devant 1300 experts lors du Colloque Risque pays de Paris.
Ce que l'on retire de 2018 ? Il s’est produit un ralentissement généralisé de l’économie, à l’image de la baisse de l’activité industrielle en Europe, une première depuis 5 ans. Cependant, les capitaux ont eu tendance à se réfugier dans les pays développés en cette période de doutes, même si l’Italie a été, elle aussi, touchée par une certaine défiance des investisseurs.
Le pessimisme ambiant d'aujourd'hui ? Julien Marcilly l'a illustré à l’aide d’un graphique étonnant qui montre par exemple que les espagnols situent leur pays à la 80ème place du classement mondial des PIB alors qu’en réalité il occupe la 14e place.
La montée des protectionnisme et la guerre commerciale USA-Chine ? Coface, qui a mesuré les impacts prévisibles, anticipe que les effets indirects devraient particulièrement se faire sentir en 2019.
Le risque lié aux pays en voie de développement ? Il pèse surtout sur ceux dont l’économie est tournée vers l’extérieur comme la Turquie, déjà fortement touchée, mais aussi le Chili ou certains pays d’Europe de l’Est. Julien Marcilly a également dévoilé une carte des risques sociaux en Afrique où les tensions montent, en raison notamment du développement de l’accès à l’information par les populations.
Le verdict global ? Il a été résumé par la carte des notations Risque Pays de Coface. Un verdict pas forcement négatif. Malgré les incertitudes qui pèsent sur 2019, l’assureur a amélioré la note de 9 pays pour une seule dégradation. Signe que la capacité de résilience de l’économie mondiale est encore envisageable. Une vision qui ne devrait pas manquer d’inciter les entrepreneurs de la Principauté à poursuivre leur développement à l’international.
Une vue de la salle au Café de Paris.