Coup de théâtre à la Métropole : Christian Estrosi démissionne

Une réplique locale du séisme politique des législatives : à la fin du Conseil Métropolitain de ce matin, Christian Estrosi a annoncé qu’il démissionnait de son poste de président de la Métropole dans un objectif de clarification. Il est toutefois déjà candidat à sa réélection lors de nouvelles élections le 19 juillet qui renouvelleront, outre le président, l’ensemble de l’exécutif métropolitain avec ses vice-présidents et présidents de commission.

C'est à la fois un coup de théâtre survenu à la fin du Conseil Métropolitain qui se tenait ce matin à Nice, une nouvelle réplique du séisme électoral qui a particulièrement touché la ville et un énième épisode du conflit Estrosi-Ciotti : Christian Estrosi a annoncé sur un ton solennel qu’il démissionnait de la présidence de la Métropole, poste qu’il occupe depuis 2012. Une démission qui ne signifie pas pour autant son départ car une nouvelle élection sera organisée le 19 juillet et Christian Estrosi a déjà fait savoir qu’il serait candidat. Compte tenu de la composition de l’électorat, sa réélection semble parfaitement assurée. (Photo capture d'écran : Christian Estrosi, à la fin du conseil communautaire, annonce qu'il démissionne). 

Pourquoi cette démission ?

Alors pourquoi cette démission de celui qui reste maire de Nice ? Christian Estrosi, qui lisait ses notes, lui qui parle le plus souvent sans documents, a expliqué qu’il n’était pas question “de présider un exécutif où figurent des élus d'extrême droite ou d'extrême gauche, ou leurs soutiens”. Et d’ajouter que “la confusion qui règne dans notre assemblée dégrade l'image et l'action de notre métropole.”

Il a mis en cause tout particulièrement “des maires qui ne votent pas notre budget. D'autres qui critiquent vertement et publiquement les actions de la métropole. D'autres qui critiquent notre action en matière de mobilité. Certains d'entre eux ne se sont d'ailleurs pas privés de prendre des positions très claires. Comment imaginer que des maires, vice-présidents ou conseillers de cette métropole, présidents de commission, puissent critiquer frontalement la politique que nous menons au sein de cette Métropole, alors qu'ils en représentent l'exécutif ?"

Tout l'ensemble de l'exécutif métropolitain sera renouvelé

Clairement, sa démission vise “un besoin de clarification”  dans une assemblée tiraillée entre lui et son ennemi de plus en plus déclaré Eric Ciotti qui vient df'être réélu député et a imposé dans le coeur de Nice ses candidats aux législatives. Lors de l’élection du 19 juillet, ce ne sera pas seulement la présidence de la Métropole qui sera mise en jeu. Les 133 conseillers métropolitains éliront également les vice-présidents et les présidents de la Métropole. Bref, l’ensemble de l’exécutif. C'est là que la "clarification" prend tout son sens.

Les réactions des politiques locaux

L’annonce de cette démission a en tout cas créé la surprise chez les élus communautaires. Dans le cercle politique niçois, sondé par Nice-Matin, les réactions sont diverses. “Il a fait comme Macron, il a voulu une clarification, sauf que Macron a joué avec la démocratie. C’est un message adressé à ceux dont il peut douter, un message à l’extrême droite", a déclaré Juliette Chesnel Le Roux (cheffe de l'opposition EELV). "Christian Estrosi envoie un message rassembleur", pour Ladislas Polski, maire de la Trinité.

Pour le parti communiste, il s’agit en revanche d’un “énième épisode de la guerre picrocholine des droites maralpines. Face à Éric Ciotti, Christian Estrosi a voulu compter ses troupes". Pour Jean-Christophe Picard, conseiller communautaire d'opposition EELV, “il faut s'attendre à une grosse purge". Quant à Eric Ciotti, il estime que “le vrai courage aurait été de démissionner de son siège de maire de Nice, pour organiser de nouvelles élections municipales, pour refonder sa légitimité auprès des Niçoises et des Niçois”. Ambiance. La bataille pour les municipales de Nice en 2026 vient d'être lancée ouvertement.

 

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