Eric Fottorino, l’homme qui dirigea Le Monde
Eric Fottorino était hier à Nice pour une conférence autour de son dernier livre, "Mon Tour du Monde", qui relate ses 25 ans de carrière au sein du journal Le Monde. Rencontre avec le journaliste. Il évoque sa passion pour son métier, revient sur les étapes de sa carrière et notamment la période durant laquelle il prit les commandes du quotidien et livre son sentiment sur les solutions que peut mettre en oeuvre la presse "papier", confrontée à l’irruption d’Internet.
Eric Fottorino, hier lors de sa conférence au CUM.
Eric Fottorino a donné hier à Nice une conférence autour de son dernier livre Mon tour du « Monde » dans lequel ce journaliste, né à Nice en 1960, raconte ses 25 ans de carrière au sein du journal Le Monde où il a franchi tous les échelons, de modeste rubricard de la Bourse à grand reporter jusqu’à en devenir le grand patron en 2008. Une accession à la tête du groupe alors que le journal était en pleine tempête, en proie à la fois à d’énormes difficultés financières en étant quasiment au bord de la faillite, mais aussi à une grave crise en interne après les révélations du livre à succès de Pierre Péan et Philippe Cohen sur La Face cachée du Monde. Une situation qui l’obligera pour sauver l’entreprise à engager un douloureux plan social et à rechercher des repreneurs qui mettront fin à l’indépendance historique du journal.
Un attachement viscéral au Monde
Une aventure qui se terminera mal pour lui puisqu’il sera finalement débarqué par le nouveau trio « BNP » d’investisseurs (Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse). Dans son livre, Eric Fottorino raconte les multiples galères auxquelles il a été confronté durant cette période et en particulier les pressions de l’Elysée qui n’appréciait pas ses éditoriaux et le chantage exercé par certains industriels qui, en retirant du travail à l’imprimerie du Monde, conduisaient le journal droit dans le mur. Pour autant, ce n’est pas le règlement de comptes et l’amertume qui dominent chez Eric Fottorino, mais plutôt l’amour de son métier de journaliste et son attachement viscéral à un journal qui lui a tellement apporté qu’il ne voulait pas que cette belle histoire soit entachée par les derniers mois difficiles qu’il a vécus au sein du Monde.