Villeneuve-Loubet : Texas Instruments supprimerait un tiers de ses effectifs
Texas Instruments, l'un des grands fabricants mondiaux de composants électroniques, pourrait supprimer un tiers des effectifs de son site de Villeneuve-Loubet soit de 300 à 350 emplois sur 900 : c'est ce qui a été confirmé hier. Depuis le début de l'été, la rumeur courait dans les milieux high tech azuréens, sur l'imminence de coupes sombres à TI Villeneuve-Loubet. Il était notamment évoqué la fin de quelque 200 contrats de sous-traitance. Mais les salariés de Texas Instruments étaient inquiets eux aussi. Signe qui ne trompait pas : lors du Forum du recrutement organisé par l'Apec à Sophia Antipolis fin septembre les SSII sophipolitaines avaient reçu la visite d'un nombre inhabituel de salariés de TI, toujours en activité, venus proposer leurs services et tâter le marché local high tech.
Un désengagement partiel du secteur du sans-fil
Hier, ce qui n'était jusqu'alors que redouté a été confirmé. Un mauvais mardi par ailleurs pour TI qui, sur le département, est non seulement un des grands acteurs high tech, mais également une figure historique puisque ce fut avec IBM, la première grande société américaine à s'installer sur la Côte d'Azur au début des années 60. La société, au plan mondial, a publié des résultats trimestriels et des perspectives inférieurs à ce qu'attendaient les analystes. Au troisième trimestre, elle a enregistré un bénéfice net en baisse de 26% à 563 millions de dollars et ses ventes ont reculé de 8% à 3,387 milliards de dollars (contre une attente de 3,4 milliards de dollars). Rien de véritablement dramatique, mais en ces temps de crise financière, cela a suffi à faire chuter le titre (-6,28% à la clôture après des plus bas à -9% en cours de séance).
Mais cette baisse de bénéfice, se conjugue aujourd'hui avec une conjoncture mise en berne par la crise financière et avec une concurrence de plus en plus dure sur le marché des circuits pour téléphones portables (la fusion des activités mobiles de ST-NXP Wireless avec celles du Suédois Ericcson en est un signe). D'où la décision de TI de se désengager en partie du secteur du sans fil. Le groupe compte couper d'environ un tiers ses investissements dans ce secteur tout en cherchant cependant à préserver sa plate-forme OMAP, au coeur de sa stratégie dans le sans-fil. La plate-forme OMAP qui est par ailleurs le point fort du site de Villeneuve-Loubet, site qui a largement participé à son développement et à son succès.
Une réorganisation qui n'est pas liée à la crise financière
A Villeneuve-Loubet, les représentants des salariés ont été informés hier de la décision de Texas Instruments de réorganiser ses activités au niveau international et des conséquences en terme d'emplois sur le site azuréen. Pour Christian Tordo, directeur France de TI et responsable du site azuréen interrogé par l'AFP, le nombre de postes supprimés reste cependant à affiner. Christian Tordo a noté qu'une partie de ces suppressions d'emplois (entre 100 et 150 postes), découleraient de la vente d'une activité de Texas Instruments. Il a également souligné que cette réorganisation n'est pas liée à la crise financière mais qu'elle est "destinée à retrouver notre compétitivité sur un marché qui a connu des changements structurel importants ces dernières années".
Dans un marché cyclique comme celui de la microélectronique, ce n'est pas la première fois que Texas réduit ses effectifs pour les remonter ensuite (il était déjà tombé autour de 600 après l'explosion de la bulle Internet). Mais l'annonce de cette restructuration n'en jette pas moins un froid dans le high tech azuréen, déjà tétanisé par les alertes de ralentissement économique.
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