Pôle Solutions Communicantes Sécurisées : objectif 100.000 emplois PACA
Sophia et Rousset main dans la main pour un pôle de compétitivité SCS qui couvre toute la chaîne de la valeur, du silicium aux usages. Microélectronique, logiciel, télécommunications et multimédia : la complémentarité des compétences utilisée à fond pour doper marchés et emplois.
S'il est un projet de pôle de compétitivité dans lequel les Alpes-Maritimes se sont lancés à fond en collaboration avec la région PACA et plus particulièrement les Bouches-du-Rhône, c'est bien celui du Pôle "Solutions Communicantes Sécurisées" présenté en début de semaine dernière au CICA de Sophia Antipolis. Une présentation faite d'ailleurs de manière très oecuménique par Jean-Marc Djian, past président de la Telecom Valley et Laurent Roux, président du CREMSI (Centre Régional d'Etude de Microélectronique sur le Silicium), avec les responsables des grandes entreprises qui se sont investies dans le dossier et devant les représentants "est et ouest" de la communauté NTIC PACA.Plus de 300 acteurs de l'industrie, des services, du monde académique et de la rechercheCe projet SCS, qui répond à l'appel impulsé par le gouvernement lors du Ciadt de septembre 2004, était resté quelque peu dans l'ombre jusqu'à présent. Une raison à cela. "Tous nos efforts se sont portés sur le montage du dossier et nous n'avons pas eu le temps de communiquer", notait d'emblée Bruno Delepine (Philips), membre du comité technique au titre de la Telecom Valley. Bâti en quelques semaines par un comité technique de huit personnes dans son noyau "dur", le projet de pôle est-il est vrai d'envergure. Il n'en fédère pas moins de 80 projets distincts regroupant plus de 300 acteurs issus de l'industrie, des services, du monde académique ou des laboratoires de recherche. Il vise aussi haut en matière d'emploi : passer en dix ans de 41.000 emplois directs en PACA sur ce secteur à 65.000 soit, en considérant le haut niveau d'emplois induits dans ce type de secteur à forte vocation technologique, un enjeu de 85 à 100.000 emplois.En quoi consiste le pôle SCS ? Jean-Marc Djian, comme Laurent Roux où les autres interlocuteurs ont insisté sur un point : ce n'est pas un pôle de microélectronique, même si la microélectronique en est une des composantes. SCS, qui s'intitule également du silicium aux usages, joue la convergence entre les métiers et les marchés. Depuis quelques années en effet, les métiers de la microélectronique, des télécommunications, des logiciels, du multimédia convergent vers un marché global émergent des STIC (Sciences des Technologies de l'Information et des Communications) et des services associés. Grand public, télécommunications, automobile, et autres, ces différents marchés se trouvent fortement impactés par cette convergence. L'originalité du pôle SCS est de couvrir l'intégralité de la chaîne de la valeur permettant, dans différents domaines, d'intégrer des matériels et des logiciels pour transmettre, échanger, traiter des informations de manière sécurisée et fiables.Objectif : obtenir la labellisation du pôleQuelques chiffres, outre les 41.000 emplois directs, ont été aussi avancés pour donner la mesure de ce pôle PACA : 25 groupes d'envergure mondiale ayant un effectif de R & D de 6.500 personnes; 1.200 chercheurs dans le secteur public; 14 écoles d'ingénieurs, 6 universités et 3 grands organismes de recherche, 1.500 ingénieurs et 3ème cycle formés annuellement; des investissements privés et publics de 200 M€ en 2005; 40% de la production nationale de semi-conducteurs; 10 groupes leaders mondiaux dans leur domaine (Alcatel Space, Amadeus, Atmel, Gemplus, HP, IBM, Philips, SAP, STMicroelectonics, Texas Instruments) et deux sites à visibilité internationale (Sophia Antipolis et Rousset).Désormais, l'objectif c'est d'obtenir la labellisation de ce pôle. Comme l'ont répété les différents interlocuteurs, les choses sont loin d'être terminées. Le dossier a été déposé en préfecture de région le 28 février dernier; le projet est sorti. Un énorme chantier reste ouvert. Il faut maintenant y intéresser le maximum de PME-PMI qui sont le tissu même de l'économie PACA, jouer sur les projets mutualisés déjà lancés comme CIM PACA (Centre intégré de microélectronique), obtenir l'appui le plus large de la classe politique régionale et faire le forcing pour que SCS soit l'un des cinq à six pôles de compétitivité retenus dans la première phase de labellisation. Réponse avant la fin de l'année.