Alcatel Alenia Space à Cannes : un nouveau chapitre de l'histoire de la météo
Dix fois plus performant que les Meteosat, MSG2, dont le lancement a été réussi fin décembre, ouvre sur la modélisation dynamique. Ses données, couplées avec celles d'un autre satellite, Metop, permettront de prévoir entre autres la trajectoire des dépressions.
Avec le succès du lancement fin décembre du satellite MSG2 (Meteosat Second Generation), Alcatel Alenia Space, dont le siège opérationnel est à Cannes, vient d'ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire de la météo. Construit sous sa maîtrise d'oeuvre, MSG2 est le deuxième satellite de seconde génération, sur une série de quatre. Une nouvelle génération qui intègre une horloge météorologique mondiale et dont les performances sont dix fois supérieures aux satellites Meteosat de première génération. Positionnés en orbite géostationnaire les satellites MSG ont pour mission de fournir des informations météorologiques et d'effectuer une surveillance du climat à travers toute l'Europe.Un programme qui se poursuivra sur dix ansLe programme MSG assurera une continuité du système durant les 10 prochaines années. Le premier satellite de cette seconde génération, MSG1, est opérationnel depuis 2002, tandis que MSG3 devrait être lancé en 2009 et MSG4 en 2012. Par leurs performances, les satellites MSG positionnent l'Europe en tant que leader de l'observation météorologique en orbite géostationnaire.Pascale Sourisse, Pdg d'Alcatel Alenia Space, voit quant à elle déjà plus loin. "En tant que maître d'oeuvre du programme MSG, Alcatel Alenia Space est à la tête d'un consortium de plus de 50 sociétés. Notre expérience dans le domaine de la météorologie, combinée avec notre savoir-faire dans la gestion de programmes internationaux nous positionnent favorablement pour préparer le programme Meteosat Third Generation (MTG) prévu en 2015". "Une amélioration dès 2006 de la qualité de la prévisionEntre le développement et la construction des quatre satellites, les lancements et les stations sol, MSG représente un programme lourd financièrement. L'ensemble ressort à 2 milliards d'euros dont 1,7 milliard sont financés par Eumetsat, le commanditaire de l'opération, et le reste par l'ESA (European Space Agency). Mais dès cette année déjà, ce programme devrait améliorer notablement la qualité de la prévision et la surveillance du climat. Parallèlement à MSG2, l'Europe doit disposer en juin d'un autre satellite, dédié à la météorologie : Metop.Dédié à la surveillance et à l'analyse des phénomènes climatiques, Metop (EADS Astrium) sera placé sur une orbite polaire à 800 km de la terre et permettra d'analyser d'atmosphère, mesurer la vitesse des vents, observer les vagues, etc. Les données qu'il transmettra, très complémentaires de celles fournies par les deux satellites MSG désormais en orbite, ouvriront sur ce que les spécialistes appellent la modélisation dynamique. Couplées à de très grosses bases de données, elles devraient permettrent d'anticiper l'évolution des masses nuageuses et de prévoir la trajectoire des dépressions. Un nouveau pas vers des prévisions météo de plus en plus fiables sur de plus grandes plages de temps.