Insee : 1 heure et 20 minutes de travail en moins entre 1995 et 2001
Les salariés à temps complet consacraient au travail en moyenne 41 heures 10 minutes en 1995 et 39 heures 50 minutes en 2001. C'est un des constats que livre l'Institut national de la statistique dans une minutieuse étude sur la durée hebdomadaire du temps de travail.
Entre mars 1995 et mars 2001, la durée hebdomadaire du travail a baissé de 1 heure 20 minutes a constaté l'Insee dans une étude qu'elle vient de publier sur l'évolution du temps de travail ("La baisse de la durée du travail entre 1995 et 2001"). Cette étude est d'autant plus intéressante que ces six années ont connu de grands bouleversements. La période a été en effet marquée par les lois Robien (1996), Aubry I (1998), Aubry II (2000) avec pour ces dernières une application en deux phases (2000 et 2002).Baisse plus marquée pour les hommes que pour les femmesAinsi a constaté l'Institut national de la statistique et des études économiques, lors d’une semaine habituelle, les salariés à temps complet consacraient au travail en moyenne 41 heures et 10 minutes en 1995 ; ce temps est passé à 39 heures et 50 minutes en 2001. La baisse a été légèrement plus marquée pour les hommes (moins 1 heure 30) que pour les femmes (moins 1 heure 15). "En 2001, les femmes travaillaient en moyenne 39 heures par semaine contre 40 heures 15 en 1995. Les hommes travaillaient 40 heures 20 contre 41 heures 50 en 1995". L'explication tient surtout dans le fait que les femmes travaillent dans des secteurs industriels où la baisse de la durée du travail a été moins marquée.L’année 2001, explique l'Insee, est une année transitoire dans l’application de l’aménagement et de la réduction du temps de travail. Les entreprises de plus de 20 salariés l’ont déjà mise en œuvre alors que les autres entreprises ainsi que la Fonction publique auront dû attendre 2002. Et de noter que "l’impact de la RTT sur la durée du travail dépend beaucoup de la position hiérarchique dans l’entreprise. Ainsi, les ouvriers sont les plus concernés par la réduction de leur temps de travail quotidien ; la diminution du temps de travail hebdomadaire concerne dans les mêmes proportions les ouvriers, les employés et les professions intermédiaires ; pour les cadres, cette réduction passe majoritairement par l’attribution de congés annuels supplémentaires".Entre 6 et 22 jours de congés supplémentairesPour les cadres, le temps de travail hebdomadaire est resté en moyenne pratiquement inchangé entre 1995 et 2001. En revanche, il a baissé de 1 h 20 pour les employés, de 1 h 30 pour les professions intermédiaires, et de 2 heures pour les ouvriers. La durée hebdomadaire habituelle du travail varie aussi beaucoup suivant les secteurs d'activité. En 2001 comme en 1995, elle est la plus longue dans six secteurs : l’agriculture, les industries agricoles, la construction, le commerce, les transports et les services aux particuliers. En revanche, le fossé semble se combler entre public et privé. Les salariés du secteur public travaillaient en moyenne 1 heure de moins que ceux du privé en 2001, contre 2 heures six ans plus tôt.Autre facteur à prendre en compte : la taille des entreprises. En 2001, on travaille toujours en moyenne 40 minutes de moins dans les entreprises de plus de 100 salariés que dans les entreprises de 20 à 100 salariés. Là, c'est un fossé qui se creuse. Les entreprises de moins de 20 salariés se distinguent désormais de ces dernières : on y travaille en moyenne 45 minutes de plus. L’écart de durée du travail entre les plus petites et les plus grandes entreprises passe ainsi de 40 minutes à 1 heure 25.Quant à la mise en place des 35 heures, elle a une forte incidence sur le temps de travail. En 2001, les salariés passés aux 35 heures travaillent près de deux heures de moins que les autres, note l'Insee. Pour les cadres, en revanche, l’attribution de jours de congés supplémentaires est la modalité de loin la plus répandue de réduction de la durée du travail (62%), même si ouvriers, employés et professions libérales en bénéficient aussi. Le nombre de jours de congés supplémentaires attribués à ce titre est en moyenne de 13,5 parmi l’ensemble des salariés concernés par cette forme de réduction du temps de travail. Il est compris entre 10 jours et 17 jours pour la moitié des salariés, et entre 6 jours et 22 jours pour 80% d’entre eux.