Fermeture totale ou partielle de Nortel Sophia : l'inquiétude gagne
Alors que la phase d'étude se poursuit pour recenser les sites qui pourraient être fermés totalement ou partiellement en France, les CV des salariés circulent sur la technopole.
L'inquiétude grandit chez les salariés de Nortel à Sophia Antipolis. Certes, rien ne semble encore avoir été décidé. Les discussions continuent avec la direction de Nortel France pour savoir quelles unités sophipolitaines seraient touchées par le plan de restructuration (voir l'article "Nortel Networks pourrait fermer Sophia") où si même l'ensemble du site pourrait être fermé.Dans cette phase d'étude recensant tous les sites qui pourraient être fermés en France, les discussions sont âpres. Chaque site, chaque unité tente de justifier son existence et de montrer que son maintien est stratégique pour l'ensemble de l'entreprise. A Sophia, les effectifs sont actuellement de l'ordre de 270 personnes (une petite partie des employés est déjà partie de son propre gré). Ils sont répartis dans cinq unités avec environ deux tiers d'entre eux pour l'Europe Business Center et le centre support client.Cette partie Business Center, chargée des démonstrations auprès des clients, semble la première menacée, d'autant plus que les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis ont donné un coup d'arrêt aux déplacements. Ce qui pourrait en revanche éviter la fermeture totale du site de Sophia, c'est que plusieurs unités travaillent sur des axes stratégiques. La Côte d'Azur est très prisée. Elle permet d'attirer des ingénieurs de grande qualité, donc de nourrir des projets à haute valeur ajoutée. Mais, pour des raisons de coûts, la tentation reste grande de centraliser aujourd'hui les activités sur la région parisienne.D'où cette inquiétude grandissante, qui explique que les CV des ingénieurs de Nortel circulent actuellement en grand nombre sur la technopole. Un problème toutefois. Ce n'est certes pas celui de la qualification de ces ingénieurs qui présentent pour la plupart des compétences exceptionnelles. Le problème c'est celui du niveau de revenus. Les sociétés nord-américaines (l'américain Lucent est dans le même cas) paient très bien leurs salariés.Les niveaux de revenus annuels d'un ingénieur confirmé peuvent tourner autour de 7 à 800 KF, sans compter les primes ou les stock options. Difficile aussi, dans le contexte économique actuel, de retrouver la même chose sur la Côte d'Azur. La plupart en sont d'ailleurs conscients et sont parfois prêts à accepter des postes moins rémunérés simplement pour rester sur place.