Première à Sophia : de la poussière d’étoiles créée par une torche à plasma
Une avancée scientifique majeure : de la poussière d’étoile a pu être créée grâce à une torche à plasma développée par le laboratoire PERSEE des Mines Paris-PSL à Sophia-Antipolis. Une étape essentielle pour comprendre la formation des planètes et peut-être même l'origine de la vie.
C’est une découverte qui pourrait révolutionner notre compréhension du système solaire : des chercheurs de Sophia, de Nice et de Lyon ont réalisé une avancée scientifique majeure en créant pour la première fois de la poussière d’étoiles en laboratoire. Cette étape est reconnue comme essentielle pour comprendre la formation des planètes et peut-être même l'origine de la vie. Cette nouvelle avancée a été décrite dans un article publié le 23 octobre par Nature Astronomy. Elle a été réalisée grâce à une torche à plasma capable de recréer les conditions extrêmes des environnements circumstellaires, les espaces autour des étoiles. Ces particules microscopiques jouent un rôle clé dans l’évolution de l’univers, en formant des étoiles et des planètes après la mort d’étoiles riches en carbone. Le cycle de vie à l’échelle de l’univers. (Photo DR).
Un éclat de la torche à plasma allumée qui rappelle celui des étoiles
La torche à plasma, développée par le laboratoire PERSEE des Mines Paris-PSL à Sophia-Antipolis, permet d’atteindre des températures de 5.000 à 10.000°C et de produire 200 à 400 grammes de poussière par condensation de vapeur générée à partir de météorites pulvérisées. Pour la petite histoire, c’est une remarque anodine d’un collègue de PERSEE comparant l’éclat de la torche à plasma allumée à la lumière des étoiles qui a lancé le projet de recherche. Cette technologie unique, résultat de 30 ans de recherche, a permis de reproduire fidèlement des conditions astrophysiques complexes. Les résultats obtenus confirment pour la première fois les prédictions théoriques sur la formation de poussières riches en carbones et silicates dans des environnements circumstellaires.
Une collaboration inédite entre laboratoires azuréens et lyonnais
Cette avancée a été rendue possible grâce à une collaboration inédite entre plusieurs laboratoires sophipolitains, niçois et lyonnais, spécialisés en astrophysique, sciences des matériaux, géosciences et énergie. Parmi eux figurent PERSEE, CRHEA, GEOAZUR et LAGRANGE, ainsi que le laboratoire LGL-TPE de Lyon. Ces équipes ont analysé les condensats formés dans la torche à plasma pour comprendre leur chimie et leur minéralogie, en lien avec les processus de condensation observés dans les étoiles riches en carbone.
Comprendre les mécanismes de formation de la poussière cosmique
Les chercheurs espèrent que cette simulation permettra d’approfondir notre compréhension des mécanismes de formation de la poussière cosmique et de leur rôle dans la création des planètes et de la vie. Ces expériences apportent également des outils précieux pour interpréter les observations astrophysiques, en offrant un cadre théorique solide pour évaluer l’impact des paramètres physico-chimiques, comme la pression ou la composition gazeuse, sur la formation de ces particules.
Développer une torche à plasma dédiée à l'astrophysique
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour l’astrophysique expérimentale et met en lumière l’importance des collaborations interdisciplinaires. Selon Guy Libourel, astrophysicien à l’Observatoire Côte d’Azur, ces travaux ne sont qu’un début. L’équipe prévoit de développer une torche à plasma dédiée spécifiquement à l’astrophysique afin de poursuivre l’exploration de ces phénomènes et de répondre aux grandes questions sur l’origine de l’univers et de la vie.