Monaco : l’économie mondiale vue par le Chef Économiste du Groupe Allianz

Invité par le MEB (Monaco Economic Board), sur le thème "Les pays du Golfe : du pétrole au savoir", Luc Subran a donné une analyse de la situation macroéconomique mondiale. Une vision attentiste, la suite dépendant beaucoup du résultat de l’élection présidentielle américaine qui est aujourd’hui très incertain.

Il est toujours bon de garder un oeil sur l’évolution de l’économie au niveau mondial. C’est ce qu’apporte à ses adhérents le MEB (Monaco Economic Board) en invitant des conférenciers de haut niveau . Dernier en date, en partenariat avec Monaco Asset Management et la Jeune Chambre Economique de Monaco, Ludovic Subran, Chef Économiste du Groupe Allianz. Il est venu au Fairmont Monte-Carlo sur le thème "Les pays du Golfe : du pétrole au savoir", une région à fort potentiel que le MEB souhaite continuer à explorer. (Photo DR : Luc Subran).

L'atterrissage en douceur de l’économie mondiale prévu pour 2025 ne serait plus d’actualité

L’occasion pour les organisateurs de recueillir une analyse plus large de la situation macroéconomique mondiale auprès d’un spécialiste du domaine, fidèle intervenant pour le MEB depuis plus de 10 ans, mais aussi orateur et pédagogue hors pair. La vision qu'a retenue le MEB ? “On a réussi à tuer l’inflation, du coup il y a de la croissance, tout cela a plutôt bien marché, mais la suite dépend du 5 novembre”. À savoir, les élections américaines particulièrement incertaines. Pour Ludovic Subran, la FED ne pourra continuer à baisser ses taux si Donald Trump est élu ce qui pourrait sonner le retour de l’inflation (barrières douanières, politique anti-immigration qui font monter les salaires...) et à moyen terme conduire possiblement à une nouvelle crise, notamment dans l’immobilier. 

Bref, l'atterrissage en douceur de l’économie mondiale prévu pour 2025 ne serait plus d’actualité. L'hypothèse d’une élection de la démocrate Kamala Harris serait moins déstabilisante mais pas forcément beaucoup plus favorable pour l'Europe comme l’a montré l’Inflation Reduction Act de Joe Biden.

En France, "l'austérité arrive, les amis !"

L’économiste s’est penché ensuite sur la situation des autres grandes économies mondiales. Si l’Allemagne et le Japon restent en récession, en France, “l’austérité arrive les amis !”, ce qui pourrait conduire, là aussi, à une récession. La Chine, minée par une déflation chronique, vient de déclencher un puissant stimulus domestique qui s’annonce majeur, “c’est une bonne nouvelle pour les exportateurs”. Tel que l’Italie, devenue le 4e exportateur industriel mondial et qui bénéficie d’un budget en excédent primaire. Pour autant, partout en Europe, les investissements sont largement insuffisants en raison d’une confiance en berne.

Golfe : un développement le plus en plus vers les nouvelles technologies

Et le Golfe ? ”il y a d’abord eu les pétrodollars qui ont profité surtout aux Américains qui ont participé aux constructions des infrastructures. Puis une première diversification s’est mise en place, en particulier dans le commerce et l’immobilier avec l’essor de Dubaï. Puis une nouvelle phase a vu se développer les investissements à l’étranger à l’aide des fonds souverains”.

Dans l’immobilier dans un premier temps, mais de plus en plus vers les nouvelles technologies ce qui conduisent à élaborer des projets très ambitieux dans leur pays comme la ville futuriste de Neom. En ligne de mire, la capacité d’exporter des services en s’inspirant de modèles tels que Singapour. Ce mouvement va de pair avec une transformation des mentalités générationnelle et l’éclosion d’une classe moyenne qui pose des défis sur l’approche sociale des Etats.

 

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