Thales Alenia Space : le contrat russe pour Yamal 601 en "reformatage"

Le contrat russe avec Gazprom pour la construction d'un gros satellite de télécommunication victime de la situation tendue entre la Russie et la France? Il est possible de le craindre alors que le contrat, annoncé il y a plus d'un an, est entré voilà des mois dans une phase de renégociation qui n'en finit plus.

Le contrat russe de Thales Alenia Space sur la construction d'un gros satellite de télécommunications Yamal 601 pour l’opérateur Gazprom Space Systems (GSS) victime de la situation très tendue entre la Russie et l'Europe ? Il est possible de le craindre car les négociations qui ont été relancées trainent et se rediscutent ligne par ligne sur un contrat pourtant annoncé il y a un peu plus d'un an en janvier 2014. Plus inquiétant encore, dans une conférence de presse donnée hier aux Izvestia, l'un des journaux russes de référence, Gazprom parle d'un réexamen de ses relations avec Thales Alenia Space ainsi par ailleurs qu'avec EADS Astrium pour d'autres projets, notamment pour la fourniture du satellite "AMU2 Express".

Concernant TAS, il est ainsi rappelé que le contrat Yamal-601 pour la conception, la fabrication, le test et la livraison "clé en main" du satellite géostationnaire dépasse les 300 millions de dollars. Pour Gazprom, les changements dans la situation économique (taux de change) nécessiteraient un accroissement de la participation des entreprises russes dans la mise en œuvre du projet. Cela notamment pour la fabrication de la plateforme satellite.

Face à ces difficultés rencontrées depuis des mois, certaines rumeurs sont allées même jusqu'à dire que le contrat allait être tout simplement annulé. Ce que Thales Alenia Space, à Cannes, dément formellement. Le constructeur de satellites convient d'une renégociation du contrat mais explique que l'on ne se trouve pas dans la configuration des navires Mistral dont la France a retardé la livraison à la Russie. D'une part, il s'agit d'un satellite télécom civil, hors donc du champ militaire. Ensuite, la réalisation du contrat se fait dans le cadre d'un joint-venture noué en 2013 entre le franco-italien Thales Alenia Space et la société russe ISS Reshetnev (Information Satellite Systems).

C'est autour de ce Joint-Venture que se ferait le "reformatage", étant entendu que les Russes de Gazprom ont un réel besoin de leur satellite et qu'ils ne seraient pas pour l'instant en mesure de le faire avec les seules compétences russes.