Aérien : Air France-KLM réduit de nouveau la voilure à Nice
La compagnie nationale a annoncé hier la suppression de 37 postes à Nice dans le cadre d'un plan national de départs volontaires visant à supprimer 500 postes dont plus de 300 cents dans ses escales de province. Ce nouveau plan de départs signe aussi la débâcle de sa stratégie de création de bases en province, stratégie lancée en 2011 et concrétisée à Nice au printemps 2012.
Air France supprime 37 postes à Nice. La compagnie aérienne nationale a en effet détaillé hier, le plan de départs volontaires (PDV) qu'elle avait annoncé en janvier. Au total, pour la France, ce sont ainsi 500 postes au sol (dont plus de 300 en province) qui seront supprimés à travers ce plan de départs qui sera ouvert en juin prochain et clos en septembre avec des départs possibles entre le 30 juin et le 31 décembre 2015.
L'échec des bases de province
Sur les 496 postes au sol ouverts au plan de départs, l'objectif est de supprimer 319 équivalents temps plein (agents de piste, personnels d'accueil...) dans les escales régionales dites de "point-à-point", c'est-à-dire sans correspondance. Nice, avec 37 postes supprimés n'est pas l'aéroport le plus touché. Sur les huit aéroports régionaux visés par ce PDV, c'est Marseille qui paie le plus lourd tribut avec 111 postes en moins. Toulouse, arrive en second avec 77 suppressions, tandis que Bastia et Ajaccio suivent Nice avec 24 suppressions de postes.
Cette nouvelle réduction de voilure d'Air France-KLM, signe aussi l'échec de sa stratégie de création de bases en province. Elle avait été lancée en 2011 pour contrer les "low costs" qui lui taillent des croupières. Après Marseille, cette stratégie s'était concrétisée à Nice au printemps 2012 à travers l'inauguration en fanfare de la base niçoise par le Pdg Alexandre de Juniac et l'ouverture de quatre nouvelles destinations au départ de Nice : Athènes, Naples, Venise et Tel Aviv (un moment prévus, Barcelone et Istanbul avaient été abandonnés dans un premier recul).
easyJet, désormais première compagnie sur l'aéroport Nice Côte d'Azur
Cette offensive s'était cependant vite réduite singulièrement. Dans son programme hiver 2013-2014, il ne restait plus à l'affiche que Tel Aviv, la compagnie ayant décidé, après Naples, d'arrêter également Athènes et Venise, de même que la desserte de Tunis. Le Nice-Tel Aviv, qui restait la seule destination rescapée, a depuis également été arrêté. Air France, dont la base niçoise (comme par ailleurs ses autres bases de province) n'aura pas pu atteindre ses objectifs ni en termes financiers, ni en termes de nouveau trafic généré, a vu ses positions de nouveau reculer face au rouleau compresseur easyJet.
Ainsi, l'an dernier, la low cost britannique est devenue la première compagnie de la plateforme niçoise avec 3,06 millions de passagers transportés en 2013, soit 27% de parts de marché. La réduction de voilure d'aujourd'hui prend acte de l'échec de cette stratégie d'ouverture de bases en province. Air France-KLM reporte désormais tous les espoirs de reconquête du marché sur ses filiales "low cost" "Hop!" et Transavia.
Eric Ciotti : une "décision lourde de conséquence"Dans un communiqué, Eric Ciotti a fait part de ses inquiétudes, estimant qu'il s'agissait là d'"une décision lourde de conséquence, qui fait de Nice le troisième aéroport le plus touché par cette mesure." Cela d'autant plus que, pour le président du Conseil général, "cette nouvelle annonce intervient après la suppression des vols directs des lignes aériennes entre Nice et Tel Aviv et la dégradation du service des navettes Nice-Paris, sujets pour lesquels je m’étais entretenu avec Alexandre de Juniac, Président Directeur Général d’Air France, le mois dernier". Et de demander "au Gouvernement de prendre toutes ses responsabilités, afin d’assurer l’avenir de la compagnie Air France et du deuxième aéroport français, infrastructure essentielle à la cinquième ville de France et au département des Alpes-Maritimes". |