SATT Sud-Est : quand les travaux de chercheurs niçois débouchent sur un projet industriel contre le cancer

Posté jeu 09/10/2014 - 14:52
Par admin

Accélérateur du Transfert de Technologies, la SATT Sud Est vient de concéder à la société pharmaceutique CleveXel une licence portant sur deux brevets qui découlent des travaux de chercheurs niçois. Maturé par la SATT, le projet, qui devrait ouvrir sur une innovation dans le traitement du cancer, se poursuivra sous forme d’un partenariat scientifique entre les équipes de recherche et CleveXel Pharma, jusqu’en phase clinique.

De la recherche au produit industriel : la licence d’exploitation que la SATT Sud Est vient de concéder à la société pharmaceutique CleveXel Pharma (94) va pouvoir ouvrir la voie à une réelle innovation en oncologie. C'est l'avis des chercheurs niçois des deux brevets sur lesquels porte la licence. Si vous n'êtes pas médecin, accrochez-vous pour l'explication. Le premier brevet, détenu en copropriété par le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nice, l’Université Nice Sophia Antipolis et l’Inserm, concerne un test diagnostic compagnon permettant la quantification de la molécule BCL2L10, par cytométrie de flux, chez les patients atteints de syndromes myélodysplasiques (SMD) et de leucémies aiguës myéloïdes (LAM) et traités par le traitement de référence, l’azacitidine.

Le second brevet, détenu en copropriété par l’Université Nice Sophia Antipolis, le CNRS et l’Inserm, concerne l’utilisation de dérivés nucléosidiques pour le traitement du cancer et plus particulièrement des SMD résistants à l’azacitidine et/ou évolutifs en LAM.

Biologie, chimie, clinique : trois expertises académiques complémentaires réunies à Nice

Le lien entre les labos de recherche et l'industrie a été établi par la SATT (Société d'Accélération de Transfert Technologique). C'est elle qui a financé à hauteur de 260 K€ le développement permettant de mettre au point cette licence. Elle porte sur l’utilisation d’une nouvelle classe de molécules pour le traitement du cancer (syndromes myélodysplasiques résistants à l’azacitidine et/ou évolutifs en leucémies aigües myéloïdes) et un test compagnon. La licence se poursuivra sous forme d’un partenariat scientifique entre les équipes de recherche et CleveXel Pharma, jusqu’en phase clinique.

Le projet est issu de la collaboration entre l’équipe du Dr Patrick Auberger, Directeur d’un des meilleurs laboratoires français en cancérologie, le Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M), de l’équipe du Dr Rachid Benhida, Vice-Directeur de l’Institut de Chimie de Nice (ICN, UMR CNRS 7272), expert des molécules bioactives, et du Dr Thomas Cluzeau, interne en hématologie au CHU de Nice. Ce sont trois expertises académiques complémentaires (biologie, chimie, clinique), la forte implication des chercheurs et l’accompagnement de la SATT Sud Est qui ont permis de lever les verrous technologiques, et d’identifier et convaincre CleveXel Pharma de prendre une licence pour développer le projet industriel.

Des molécules bioactives intelligentes

"Ce partenariat engagé avec la SATT Sud Est ouvre la voie à une réelle innovation en oncologie" déclare Christian Bloy, CEO de CleveXel Pharma. Le savoir-faire et l’expertise de notre laboratoire dans le développement ajoute de la valeur à ce projet maturé par la SATT Sud Est. CleveXel Pharma souhaite aujourd’hui faire de cette licence un projet phare de son portefeuille et le mener jusqu’en développement clinique. Nous avons aussi été séduits par l’implication des chercheurs en chimie, biologie et clinique".

"Grâce à l’appui de la SATT Sud Est, cette licence exclusive avec CleveXel Pharma représente une opportunité unique de partenariat. Son objectif est d’optimiser nos molécules et le test compagnon en vue d’un développement clinique que nous souhaitons le plus rapide possible", commente le Dr Patrick Auberger, Directeur du Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire de Nice.

"L’innovation dans ce partenariat porte sur la conception de molécules bioactives intelligentes dites "Best and First in Class" par les chimistes de l’ICN et sur une collaboration solide avec les biologistes, cliniciens et CleveXel Pharma tout au long du projet", souligne quant à lui le Dr Rachid Benhida, Directeur de Recherche CNRS, et Vice-Directeur de l’Institut de Chimie de Nice. "Ce projet a également bénéficié de l’expertise de MATWIN, programme national unique en Europe, qui identifie et accompagne des projets innovants en oncologie issus de la recherche publique ou privée. Le dispositif repose sur un partenariat public-privé entre onze laboratoires pharmaceutiques impliqués en oncologie et les Cancéropôles (dont le cancéropôle PACA) et vise à permettre aux porteurs de projets de s’approprier les enjeux du transfert de technologies et de bénéficier de retours d’experts académiques et industriels (www.matwin.org). "

Ajouter un commentaire