Sophia, un havre dans le marasme (Financial Times)
"Sophia, un havre dans le marasme économique" : c'est le titre d'un article paru mercredi 26 septembre dans le très sérieux Financial Times. Raphael Minder, qui est venu enquêter sur la technopole apporte une belle note d'optimisme pour le parc technologique de la Côte d'Azur. En dépit de tout, écrit-il, ce site qui accueille sur la Riviera 1.200 entreprises technologiques, continue de prospérer."Les arguments développés ? Rien à voir, explique le journaliste britannique, avec ce qui s'était passé il y a dix ans quand Digital, la première société du parc à l'époque, avait entamé sa descente. La question des chances de survie de la technopole s'était alors carrément posée. Aujourd'hui également, le retournement économique peut toucher le parc. Mais jusqu'à présent les dommages ont été remarquablement limités. Le Financial Times relève bien que Lucent a fermé sa filiale de Nice et réduit sa présence sur Sophia. Qu'une poignée de start-up, arrivées au plus haut de la vague internet, avaient fermé (Respublica notamment est cité).Mais Sophia reste prospère. Et de prendre en référence les indices de l'immobilier d'entreprise avec une augmentation à la fois des prix du foncier (la première depuis dix ans cette année selon le quotidien britannique) et des prix de location passés en un an de 750 à 950 francs en moyenne le m2, tandis que la pénurie de surfaces de bureaux n'est pas entièrement résorbée.Comment cette "résistance" peut-elle s'expliquer ? Raphael Minder avance trois raisons.- La première : le parc, en trente ans, a grandi et s'est diversifié. Il n'est plus dépendant uniquement d'un seul groupe ou d'un seul secteur. Les deux cinquièmes des 1.200 sociétés sont axées sur la recherche et développement, tandis que seulement la moitié des 24.000 employés travaillent dans les technologies de l'information.- Seconde raison : face au retournement économique, les groupes font attention à ne pas couper dans la recherche et le développement de nouveaux produits, notamment dans l'UMTS, la téléphonie de troisième génération.- Troisième raison : les atouts mêmes du parc par rapport à ce qui existe en Europe (Cambridge en Grande-Bretagne et Lannion en Bregagne sont cités). Grâce à la qualité de vie que Sophia peut offrir, grâce aux facilités de déplacement offertes par l'aéroport international, la technopole peut continuer d'attirer les meilleures compétences internationales.Conclusion : "son plus grand problème actuel est son succès". Le Financial Times n'exclut pas les problèmes : les embouteillages aux accès de Sophia, la faiblesse des transports publics, le manque d'écoles. Mais la conclusion a de quoi redonner le moral à tous ceux qui prennent peur devant la détérioration du climat économique : Sophia peut bien sûr se faire prendre dans les troubles de l'économie mondiale. Mais actuellement, son plus grand problème est son succès."