Zénith niçois : incident 'diplomatique' à la première pierre
Vive passe d'arme, sur le chantier de la future salle de spectacles à grande capacité, entre le représentant du Conseil régional Patrick Allemand et le sénateur maire de Nice Jacques Peyrat
Le sénateur maire Jacques Peyrat l'a mal pris. Très mal même. Lors de la pose de la première pierre de la salle de spectacles de grande capacité, le Bercy ou Zénith niçois, dont les travaux ont commencé à côté du parc des sports Charles Ehrmann, route de Grenoble, le premier magistrat n'a pas accepté que le premier vice-président du Conseil général, Patrick Allemand, vienne briser le consensus de ce genre de cérémonie. Et que, dans son discours officiel, il puisse laisser planer le doute que les travaux aient pu être engagés sans avoir tous les feux verts administratifs pour raison de pré électoralisme.Un soupçon d'électoralisme'En quarante ans je n'ai jamais vu une telle inconvenance !fulminait Me Jacques Peyrat, qui avec une partie de l'assistance s'était éloigné de la tribune et du discours jugé discourtois. Qu'avait donc dit le représentant du Conseil Régional, le premier à prendre la parole devant le chantier en cours ? Tout avait commencé pourtant dans le consensus. 'La nouvelle salle répare une injustice : la cinquième ville de France n'avait pas de salle de grande capacité. Les jeunes doivent aller à Toulon ou à Marseille pour assister à des concerts.'Consensus aussi sur le choix du terrain : 'je considère que le choix de cet emplacement est un choix de bon sens. Que ce soit pour les risques de nuisances (bruits) ou pour l'emplacement à côté de la future plate-forme multimodale de Saint-Augustin, de l'aéroport, de l'autoroute et du rail.'L'inflexion devait se faire autour du problème du Var. La rivière dont les colères ont fait réfléchir les autorités et les ont amenés à préparer un plan de prévention des risques. Or la future salle se trouve dans un périmètre pouvant être inondable en cas de crue exceptionnelle. 'J'ai hésité à venir,poursuivait Patrick Allemand. J'ai finalement décidé de venir pour montrer aux jeunes que la Région s'intéressait à leurs besoins.'Et d'embrayer sur un terrain beaucoup moins consensuel : 'on ne peut pas penser que cette pose de première pierre ne soit qu'une manœuvre électorale.'La suite du discours restait dans cette direction. Autant dire qu'un grand froid était jeté dans les réjouissances de la première pierre.N'attaquons pas trop tôt la campagneLe sénateur maire Jacques Peyrat, qui prenait la parole après le sénateur Charles Ginesy, président du Conseil général, ne fut pas en reste. Son discours, qui n'était certainement pas celui qui avait été préparé, fut hérissé de quelques piques sévères. 'Cessez de diviser la France'ou 'dès lors je ne vous autoriserai plus à prendre la parole dans de telles inaugurations et demanderai à ce que le président Vauzelle vienne personnellement ou charge quelqu'un d'autre que vous de le représenter.'Ou encore 'peut-être à votre discours doit-on comprendre que vous serez sur les rangs. Mais la campagne des municipales n'est pas encore commencée. N'attaquons pas trop tôt.'Bref, l'incident diplomatique. En plein. Pour le reste, il fut aussi évoqué les mérites et caractéristiques de la nouvelle grande salle qui devrait être ouverte d'ici un an. Elle pourra accueillir 8.000 personnes à l'intérieur et, la scène s'ouvrant aussi côté stade, elle recevra plus de 25.000 personnes en extérieur. Elle coûtera 160 millions de francs TTC dont 10 millions apportés par la Région et 14 millions par le Conseil général suivant les chiffres donnés par le sénateur maire.Mais, de la cérémonie, l'assistance retiendra surtout l'incident. Et la certitude que la campagne des municipales, lancée avant l'heure, risque de ne pas être tendre…