Yukin Therapeutics : 3,3 M€ pour son traitement contre le cancer
La start-up de Sophia Antipolis, sortie de la recherche niçoise et soutenue par la SATT Sud-est, a réussi une belle levée de fonds auprès d'Advent France Biotechnology et Medicxi. Des fonds qui lui permettent d'accélérer le développement de ses molécules et d'ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques prometteuses contre le cancer.
Si la technopole est particulièrement axée sur le numérique, ce sont les biotechs qui semblent surtout en ce début d'année rafler la mise en termes d'investissements. Début mai ainsi, né de la recherche niçoise, Therachon avec son nouveau traitement contre une forme de nanisme avait annoncé son rachat par l'Américain Pfizer sur un montant global de 810 millions de dollars. Moins dans ces hauteurs, Yukin Therapeutics à Sophia vient d'annoncer une belle levée de fonds : 3,3 M€ avec Advent France Biotechnology et Medicxi pour développer un traitement prometteur contre le cancer autour de l'immunothérapie. Un traitement qui, là aussi, est issu des recherches menées dans les laboratoires d'Université Côte d'Azur. (Photo DR)
Fondée avec l'aide de la SATT Sud-Est et du Canceropôle PACA par deux chercheurs niçois, le Pr Thierry Passeron et le Dr Rachid Benhida, Yukin Therapeutics a mis au point une nouvelle stratégie de traitement contre le cancer de la peau et la plupart des cancers solides dont le cancer pancréatique. Sa grande idée : "réchauffer" les tumeurs pour les rendre sensibles à l’immunothérapie. La société développe notamment des inhibiteurs de kinases, une famille de protéines impliquée dans de nombreux processus cellulaires, incluant la prolifération de cellules. La dérégulation dans l'activité des kinases a-t-il été constaté, joue un rôle important dans l'arrivée et la nature agressive de beaucoup de cancers.
La levée de fonds réalisée par la jeune biotech (elle a été créée en 2018) va lui permettre d'accélérer le développement de ses molécules afin d'identifier un premier médicament candidat. Les essais cliniques pourraient ainsi être lancés en 2022 et ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques contre le cancer en lien avec l'immunothérapie. "Nous sommes convaincus que le mode d’action unique de nos inhibiteurs de la kinase NIK sera clé dans le développement de nouvelles thérapies présentant un véritable bénéfice clinique dans un grand nombre de cancers", souligne Arnaud Foussat, CEO de Yukin. "Nous sommes désormais impatients de tester l’efficacité de nos molécules, seules ou en association avec des immunothérapies de base’’.