Wall Street plie, mais ne rompt pas

Posté mar 18/09/2001 - 00:00
Par admin

Wall Street, pour sa réouverture après les dramatiques événements de New-York, a perdu du terrain. Beaucoup de terrain : - 7,13% pour le Dow Jones passé sous la barre des 9.000 points et - 6,83% pour le Nasdaq. C'est même pour le Dow Jones, en terme de points, la baisse la plus importante de son histoire. Mais Wall Street a pu repartir, la panique a été évitée et la casse limitée en regard de l'extrème gravité de ce qui est arrivé.Le Financial Times insiste sur l'importance des pertes des bourses américaines, en dépit de l'action surprise de la Réserve Fédérale américaine qui a baissé d'un demi point le taux des fonds fédéraux ("Wall Street sharply lower despite Fed rate cut"). Mais le quotidien britannique ajoute que les bourses européennes qui avaient déjà été largement touchées la semaine dernière ne s'en sont pas moins raffermies, jugeant que la chute de Wall Street était finalement moins importante que ce qui avait été craint.La Tribune du 18 septembre consacre un dossier à cette réouverture historique de Wall Street. Une journée de tous les dangers marquée par un autre fait exceptionnel : la baisse concertée des taux d'intérêt de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque centrale européenne. FED et BCE ont ainsi confirmé la volonté des autorités monétaires de conjurer le risque de récession. Sous le titre général de "Fed et BCE se liguent contre la récession", plusieurs articles commentent la séance du 18 septembre et les opérations de sauvetage des autorités.La Tribune revient sur une séance marquée par la plongée des compagnies aériennes, des groupes d'assurances et la remontée des sociétés liées à la défense. Le quotidien économique insiste aussi sur la volonté des autorités monétaires de ne pas ajouter une terrible crise financière à un drame humain effroyable. Ainsi la baisse surprise des taux d'intérêts de la Réserve Fédérale (- 0,50%), suivie par la baisse du même ordre des taux de la BCE (Banque Centrale Européenne) a confirmé la volonté des autorités monétaires de conjurer le risque de récession".Près de 700 milliards de dollars de capitalisation boursière disparaissent en une journée. Le choc financier à absorber n'en est pas moins colossal. Un chiffre donne le montant des sommes en jeu : rien que dans la journée de lundi, par le seul décrochage boursier, près de 700 milliards de dollars de capitalisation boursière ont disparu. Le New York Times, remarque que cette reprise s'est faite pourtant dans des volumes d'échanges records - 2,3 milliards de titres pour le seul Nyse. L'article "On a Day Without Precedent, Bad Numbers Still Felt Good" donne aussi une analyse des différents indices américains et de leur réaction au choc.Mais une question aussi hante plus que jamais tous les esprits : la récession, déjà rampante avant le 11 septembre, pourra-t-elle être cette fois évitée ? Le New York Times pense que non. Après les attentats, elle risque de s'aggraver. Toutefois, le sursaut national enregistré pourrait la rendre plus courte.Le Monde aborde ce thème. Laurent Mauduit dans "Entre récession et rebond, le sort de l'économie mondiale se joue à Manhattan" donne deux scénarios possibles. Le "noir", qui lui semble hélas le plus crédible, c'est que le "krach lent" d'avant le 11 septembre, ne s'emballe. Le moral des ménages au plus bas, pourrait accentuer la chute de la bourse et entraîner un effet sévère de "richesse négative". Le scénario "rose", tient dans une réaction différente des ménages américains avec un réflexe national visant à reconstruire au plus vite ce qui a été détruit. Un sursaut après le choc qui permettrait ce rebond de l'économie américaine que l'Europe espère depuis des mois.

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