Universités d'Aix-Marseille : l'union fait la force
Comment la ville d'Aix-en-Provence a-t-elle pu coexister avec une mégalopole telle que Marseille, écrasante de personnalité, riche d'influences et de métissages culturels divers et économiquement favorisée par la 'Mare Nostrum' ? Grâce, entre autres, à une forte concentration de savoir-faire et à son statut de ville universitaire de très bon niveau.Bientôt pourtant, la rivalité toute intellectuelle qui opposait jusque-là les deux villes ne sera plus de mise. D'ici à janvier 2004, les trois universités de l'académie d'Aix-Marseille et leurs 72.000 étudiants seront regroupés au sein d'une même et seule entité.Une aide de 4 milliards de francsLe recteur d'académie, Michel Treuil et l'ancien préfet de région, Jean-Paul Proust, ont clairement défendu ce projet d'unification, réussissant ainsi à remporter l'adhésion des trois présidents d'universités. La nomination récente d'un nouveau président à l'université d'Aix-Marseille III (U3), M.Laurent, et celle de M. Peiffer à l'université de la Méditerranée (U2) ne devraient pas entraver la réalisation de ce projet.La réunion des trois pôles d'enseignement sous la forme d'un GIP (Groupement d'Intérêt Public) s'inscrit dans la lignée du plan établi par Claude Allègre : 'Université du IIIème millénaire'. Dans cette optique, la nouvelle entité pourra bénéficier d'une aide de l'Etat de 4 milliards de francs. La réunification répond aussi, outre les consignes ministérielles, à différents besoins.Un besoin de clarté tout d'abord, puisque chacune des trois universités dispose, par exemple, d'une faculté de sciences. U2 et U3 dispensent, de la même façon, des cours d'économie : doublon qui ne facilite pas les choix des futurs étudiants. Besoin d'efficacité ensuite : le rassemblement des différentes facultés enseignant la même discipline permettra d'éviter les gaspillages, d'optimiser le niveau d'enseignement et d'accroître l'efficacité des divers centres de recherche attenants aux facultés.Rééquilibrage en faveur de MarseilleBesoin d'équité surtout entre les villes d'Aix et Marseille, puisque la première draine 38.000 étudiants contre 28.000, seulement, pour la seconde. Pour rétablir l'équilibre, une antenne de la faculté de droit d'Aix sera ouverte, dès la rentrée 2000, sur la Canebière. Les jeunes Marseillais désireux d'opter pour le droit n'auront plus ainsi à faire la navette. Même chose pour l'ensemble des sciences humaines : elles seront bientôt représentées, au moins pour les premiers cycles, à Marseille.Enfin, la cité phocéenne devrait bénéficier prochainement d'un pôle spécialisé sur les télécommunications puisqu'elle héberge l'un des quatre 'nœuds' de communications internationales implantés dans l'Hexagone par France Télécom. Quant à la ville d'Aix, elle accueillera les premiers cycles scientifiques qui lui faisaient défaut. Un projet ambitieux, donc, que cette université unique et qui permettra à l'économie régionale de bénéficier d'un véritable vivier de compétences toujours renouvelées et au faîte de l'évolution technologique.