La joyeuse troupe de "La Manufacture" dans "Un fil à la patte" (DR ©Marc Ginot)
Le Théâtre National de Nice présente, du 31 janvier au 3 février, Un fil à la patte de Georges Feydeau dans une mise en scène de Jean-Claude Fall. Classique du vaudeville, Un fil à la patte raconte les déboires de Fernand de Bois d’Enghien, aristocrate sans le sou, venu rompre avec sa maîtresse Lucette, chanteuse de café-concert, car il va se marier avec la fille de la baronne Duverger. Bien sûr, le bellâtre se montre incapable d’annoncer la mauvaise nouvelle à son amante ; les quiproquos s’enchaînent et tout va aller de mal en pis. Si Georges Feydeau s’amuse à parodier la médiocrité bourgeoise, il ne se livre pas à une critique radicale de la bourgeoisie mais raconte simplement les erreurs et les fautes de chacun d’entre nous dans sa vie affective, sa vie sexuelle et sa vie de famille. C’est bien de folie dont il est question ici. Folies auxquelles nous entraînent le désir irrépressible ou le mensonge le plus bénin.
Un Feydeau proche des Marx Brothers
L’humour et le rire est également très présent dans la pièce. C’est d’ailleurs en partie ce qui a incité Jean-Claude Fall à monter Un fil à la patte qu’il considère comme la pièce la plus folle, à la fois drôle et cauchemardesque de Feydeau. Un auteur qui l’amuse et qu’il trouve intéressant parce qu’il rapproche le théâtre de vaudeville d’un théâtre qui s’apparente au théâtre de l’absurde ou du burlesque ou à l’émergence de groupes comme les Marx Brothers. Autre analogie aux films des comiques américains, la façon inattendue et folle par laquelle la musique et le chant s’invitent dans la pièce. Une musique d’abord introduite par bouffées jusqu’à devenir omniprésente. Elle accompagne une danse folle passant de la plus franche rigolade potache au fou rire inextinguible, du rire bête au rire niais, de l’incrédulité devant la chute inéluctable et annoncée à la moquerie méchante et sarcastique.
Un fil à la patte de Georges Feydeau – Mise en scène de Jean-Claude Fall – Théâtre National de Nice. Promenade des Arts – Nice. Jeudi 31 janvier à 19h30. Samedi 2 février à 20h30 et dimanche 3 février à 15h.