uberPop lance la bataille de la mobilité à Nice
Après Paris, Lyon et Lille, uberPOP, l'application de covoiturage entre particuliers, est lancée aujourd'hui à Nice ainsi qu'à Bordeaux et Toulouse. Ce service permet à des particuliers de devenir conducteurs occasionnels et amortir en partie leur véhicule et à des usagers, à partir de leur smartphone, de se déplacer à moindre coût qu'avec un taxi. Mais qu'en penseront les professionnels niçois?
Voilà qui ne sera certainement pas du goût des taxis niçois : Uber lance aujourd'hui à Nice uberPOP, son service de transport à la demande entre particuliers. Déjà opérationnel à Paris, Lyon et Lille, Uber, l'enfant terrible de la mobilité urbaine en Europe s'élargit également en France sur deux autres métropoles de province, Bordeaux et Toulouse.
Une société de technologie proposant un service de covoiturage entre particuliers
"Grâce à l’application Uber, tout utilisateur, qu’il soit professionnel, étudiant ou simple touriste, peut désormais se déplacer au sein de la capitale de la Côte d’Azur d’un simple clic et à moindre coût. Les particuliers pourront, quant à eux, profiter de leur temps libre pour devenir conducteurs occasionnels et amortir en partie leur véhicule", explique ainsi Uber. Il faut en effet bien comprendre que cette start-up fondée en 2009 à San Francisco par Travis Kalanick et Garrett Camp ne se présente pas comme relevant des VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) mais comme une société de technologie proposant un service de covoiturage entre particuliers.
Service de transport à la demande depuis un smartphone, Uber met en relation ses utilisateurs et un réseau de chauffeurs professionnels indépendants ou de conducteurs particuliers, suivant la gamme choisie (d'Uber Lux avec bouteille d'eau et friandises, à l'offre low cost UberX, en passant par… Uber Taxi ouvert en 2013 et fermé depuis). Chaque utilisateur peut commander une voiture en un clic. A chaque requête est alloué le véhicule disponible le plus proche. Entièrement automatique et sécurisé, le paiement s’effectue via une carte bancaire ou un compte PayPal pré-enregistré. Il n’y a donc aucune transaction en espèces avec le conducteur, est-il précisé.U
Un réseau de professionnels indépendants et de conducteurs particuliers
Chaque conducteur du réseau Uber est libre de se connecter quand il le souhaite. Le réseau de partenaires Uber est constitué de transporteurs professionnels indépendants, mais aussi de conducteurs particuliers, selon les villes et les gammes proposées, répondant aux exigences du service Uber. Notamment, tous les conducteurs partenaires uberPOP passent par un processus de sélection très stricte avant de rejoindre la plateforme : formation, rencontre avec l’équipe Uber, vérification des documents exigés (permis de conduire de plus de 3 ans, carte d’identité, extrait de casier judiciaire vierge, carte grise d’un véhicule récent en propriété / LLD / Leasing et assurance au nom du conducteur).
De surcroît, tous les trajets uberPOP sont assurés. En complément de l’assurance individuelle du conducteur et de son véhicule, chaque trajet est assuré par une assurance responsabilité civile à hauteur de 5 millions de dollars (environ 3,65 millions d’euros), qui couvre le passager et les tiers en cas de dommages corporels et matériels.
Une application jugée illégale à Bruxelles et en Allemagne
Cette arrivée à Nice risque de ranimer la guerre autour des VTC qui avait fait rage lors du dernier Festival de Cannes. Une guerre qui se joue d'ailleurs à l'échelon européen. Cette application, qui permet à des utilisateurs de trouver un "taxi" non officiel est partiellement interdite dans certaines villes d'Europe, où le transport de personnes est réglementé. A Bruxelles, elle a été jugée illégale par les pouvoirs publics de la capitale belge et le tribunal du commerce depuis le mois d'avril dernier. Mais la start-up continue d'opérer et étudie les recours juridiques pour sa défense, estimant qu'un bon nombre d'éléments de la plainte qui avait conduit au jugement ne sont pas légitimes.
Plus récemment, en Allemagne, le tribunal a donné le droit de faire cesser l'activité d'Uber à un chauffeur de taxi qui avait déposé une plainte. "Mais le plaignant a préféré ne pas le faire, a assuré un représentant d'Uber au quotidien "La Tribune" "car s'il perdait, à l'issue du procès, le chauffeur de taxi devrait indemniser Uber à hauteur du manque à gagner évalué sur la période d'inactivité…"
"Une nouvelle vision du transport urbain"
En France, pour l'instant UberPop ne s'insérant pas dans le cadre réglementaire existant, l'application n'a pas été jugée illégale. Des "accusations virulentes" avaient bien été lancées à travers un rapport destiné à résoudre le problème de cohabitation entre taxis et VTC. Mais ce rapport, rendu fin avril, avait été rédigé par le député socialiste Thomas Thévenoud, celui dont on s'est rendu compte depuis qu'il ne payait ni impôt, ni loyer, ni PV … et qui se trouve aujourd'hui décrédibilisé.
Alexandre Molla, Directeur Général-Expansion, d'Uber France, est aussi optimiste. "Uber est fier de contribuer à l'attractivité Capitale économique de la Côte d’Azur en apportant sa pierre à l’édifice de la révolution urbaine actuellement en marche. uberPOP, c’est une solution intelligente qui permet d’utiliser les voitures en circulation de manière optimale. C’est une nouvelle vision du transport urbain, qui apporte une réponse à de nombreux défis auxquels sont confrontées nos villes, tels que les embouteillages, la pollution, ou encore le besoin croissant de mobilité et de flexibilité”. Les taxis niçois l'entendront-il de cette oreille?