Thales Alenia Space : prêt pour tester le retour de l'espace
La rentrée atmosphérique est l’une des étapes critiques des vols spatiaux. D'où le développement de IXV (pour Intermediate eXperimental Vehicle) un démonstrateur dont Thales Alenia Space a été le maître d'œuvre pour l'Agence Spatiale Européenne. Arrivé à Kourou, IXV est prêt pour le lancement prévu en novembre.
A Cannes, Thales Alenia Space annonce que le démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV que le groupe a développé et intégré en tant que maître d'œuvre pour l’Agence Spatiale Européenne (ESA) est arrivé au centre spatial de Kourou, en Guyane française. L'Intermediate eXperimental Vehicle (IXV n'a rien à voir avec un chiffre romain) se prépare à son lancement, programmé au mois de novembre. Un lancement qui sera effectué par Arianespace à bord du lanceur européen Vega de l’ESA.
Un profil d’hypersustentateur ("lifting body")
Pour comprendre l'enjeu que cette expérimentation représente pour l'Europe spatiale, il faut se rappeler que la rentrée atmosphérique est l’une des étapes critiques des vols spatiaux. Freiner un vaisseau qui évolue à près de 30.000 km/h pour lui faire atteindre une vitesse d’atterrissage contrôlée n'est pas une mince affaire. C'est une réelle difficulté qui exige un très haut niveau d’expertise technologique. D'où le développement de ce démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV qui va permettre de tester de nouvelles solutions technologiques.
Le système autonome de rentrée atmosphérique européen IXV se caractérise par de hautes performances au niveau de l’aérodynamique, grâce à un profil d’hypersustentateur ("lifting body"), et du système de contrôle, basé sur la propulsion et des surfaces mobiles, ainsi que par une protection thermique de technologie avancée pour la rentrée atmosphérique.
Une mission d'une durée d'1h40
Lors du lancement, la séparation du lanceur s’effectuera à une altitude de 320 km. IXV continuera son ascension pour atteindre une altitude de 412 km. Commencera alors la phase de rentrée pendant laquelle les données expérimentales seront acquises à la fois par le biais d’instruments conventionnels et d’instruments avancés placés à bord du véhicule. La vitesse de rentrée atmosphérique sera d’environ 7.7 km/s à une altitude de 120 km. La mission, d’une durée d’environ 1h40, se terminera par un amerrissage, à l’aide d’un parachute, dans l’Océan Pacifique, où il sera récupéré dans la foulée par un navire spécialement équipé.
Les données collectées au cours de la mission apporteront une contribution sans précédent au développement des prochaines générations de systèmes de transport avec rentrée atmosphérique.
Le segment sol est également en cours de développement. Le Centre de Contrôle de la Mission, opéré par ALTEC à Turin, sera au cœur de la mission dans son intégralité. Les techniciens, depuis le centre de contrôle d’ALTEC, suivront le déroulement des opérations en temps réel et coordonneront les stations sol pendant toute la durée du vol, explique Thales Alenia Space. Ils seront également en charge de la coordination des opérations de récupération du démonstrateur à la suite de l’amerrissage.