Talents CNRS 2020 : sept chercheur(e)s de la Côte sur le podium
Ce sont les Talents CNRS 2020 en Côte d’Azur., sept scientifiques azuréens de cinq laboratoires de recherche ont été distingués samedi, sur le CNRS Campus Azur de Sophia Antipolis, par les Médailles d’Argent, de Bronze et du Cristal Collectif 2020 du CNRS. Ainsi, la médaille d’argent du CNRS a été décernée à Tatiana Budtova, enseignante-chercheure en physico-chimie des polymères au CEMEF (CNRS – MinesParisTech). L'argent distingue des chercheurs et des chercheures pour l’originalité, la qualité et l’importance de leurs travaux, reconnus sur le plan national et international. (Photo DR : les cinq chercheurs azuréens qui ont reçu le Cristal collectif du CNRS)
Louise Purdue, chercheuse en archéologie environnementale au CEPAM (CNRS – Université Côte d’Azur), a reçu la médaille de bronze. Cette distinction met en valeur des chercheurs et des chercheures pour l’originalité, la qualité et l’importance de leurs travaux, reconnus sur le plan national et international.
Cinq autres chercheurs azuréens ont été honorés au titre du Cristal collectif du CNRS, réservé à des équipes de femmes et d’hommes, personnels d’appui à la recherche, ayant mené des projets dont la maîtrise technique, la dimension collective, les applications, l’innovation et le rayonnement sont particulièrement remarquables. Il s'agit de :
- Sophie Abélanet, IE CNRS, IPMC (CNRS – Université Côte d’Azur),
- Faisal Bekkouche, IR CNRS au LBDV (CNRS – Sorbonne Université),
- Sameh Ben Aïcha, IE CNRS à l’IMEV (CNRS – Sorbonne Université),
- Christophe Blanchet, IR CNRS à l’IFB-core (CNRS – Inserm – Inria – CEA - Inrae)
- Frédéric Brau, IR CNRS à l’IPMC (CNRS – Université Côte d’Azur),
Tania Budtova : elle a découvert les super-isolants thermiques
Médaille d'argent, chercheuse en physico-chimie des polymères au Centre de mise en forme des matériaux dirige depuis 2009, la chaire en bioplastique. Elle est spécialiste du développement des nouveaux matériaux polymères biosourcés, le bio-aérogels. Son projet explique-t-elle sur le site du CNRS, est de fabriquer des aérogels sans chimie, à base de polymères créés par la nature.
"Cette idée est venue d’une discussion avec des collègues, experts en aérogels inorganiques et à base de polymères synthétiques, du centre Persee de MINES ParisTech au début des années 2000. De notre côté, nous sommes spécialistes en polymères biosourcés et gels. Pourquoi ne pas marier "bio", "aéro" et "gel" ? Un premier projet européen AeroCell a permis de développer ces nouveaux matériaux, d’abord à base de cellulose. Nous avons continué la recherche sur d’autres bio-aérogels et en 2013 avons découvert que certains sont des super-isolants thermiques." (Photo ©John Pusceddu)
Louise Purdue : elle retrace l'histoire à travers les paysages
Médaille de bronze, Louise Purdue, chercheuse en archéologie environnementale, est une spécialiste de l’histoire de l’agriculture et de l’hydraulique depuis l’émergence des grandes civilisations. Elle a beaucoup voyagé dans son enfance et a cherché à comprendre pourquoi un endroit, un paysage, ressemble à ce qu’il est. Ce qui l'a poussé à retracer l’histoire de l’homme à travers le milieu qu’il a transformé et à travers ses pratiques.
"Je me suis passionnée très vite pour les déserts, l’eau, la terre, les sols... Ingénieure agronome et géoarchéologue, je reconstruis aujourd’hui l’histoire des paysages cultivés et les pratiques hydro-agricoles en lien avec les changements climatiques et socio-économiques depuis cinq millénaires. Ces thématiques, toujours d’actualité, m’ont menée au sein des sociétés amérindiennes en Arizona, chez les Mayas au Guatemala et aujourd’hui dans les oasis en Arabie." (Photo ©John Pusceddu).
Cristal collectif : avec MutImage, la mutualisation des images biologiques
Initié en 2017, le projet MutImage que les cinq chercheurs ont mené, répond à un besoin essentiel en matière de stockage, d’analyse et de partage d'images biologiques. Développé en partenariat avec l’Institut français de bioinformatique3 (IFB), il offre un outil précieux aux laboratoires des sciences de la vie d'Université Côte d’Azur ainsi qu'aux stations marines du réseau EMBRC – France.
Pour faire face à l’augmentation d‘images générées en sciences de la vie, l’équipe à l’origine du projet MutImage a déployé OMERO, une solution logicielle permettant la visualisation et la gestion d’images de microscopie, sur l’infrastructure cloud de l’IFB (Institut français de bioinformatique). Cet outil, conçu pour le partage des images, permet aussi à la communauté locale de bénéficier plus largement des outils d'analyse d'images développés sur la plateforme MICA (Microscopie imagerie Côte d’Azur) et de les coupler à la puissance de traitement des images disponible dans le cloud de l’IFB (grande taille mémoire et nombre de processeurs).
Aujourd'hui, grâce à la synergie des membres de l’équipe, le projet MutImage est en mesure de fournir un outil fonctionnel d’excellente qualité en termes de fonctionnalité et de stockage des images, à une large communauté scientifique.