Start-ups : des 'anges' veillent sur elles
Pour la reprise des petits déjeuners du sénateur Laffitte, le débat s'est engagé sur les business angels, les 'bons Samaritains' de la nouvelle économie…
C'est avec beaucoup d'enthousiasme que les responsables des start-ups, sophipolitaines pour l'essentiel, ont donné leur point de vue sur les business angels, ce vendredi, lors du traditionnel petit déjeuner du sénateur.De l'enthousiasme parce que, pour ces petites sociétés innovantes, sans les business angels, hardis capitaux-risqueurs que la nouveauté n'effraie pas, point de salut… ou presque. C'est du moins ce qui ressortait des diverses interventions d'anciens 'porteurs de projet', aujourd'hui à la tête de petites ou moyennes entreprises, et qui ont pu concrétiser leur projet grâce à l'intervention de ces 'bons Samaritains'.L'homme des 'coups de cœur'Tous les témoignages concordaient : les business angels sont des capitaux-risqueurs qui sortent de l'ordinaire. Quelque soit le type de service ou d'entreprise concernés, le profil de ces 'anges de la finance' est toujours à peu près le même. Il s'agit d'un investisseur privé qui possède, outre les capitaux nécessaires, de solides compétences et connaissances d'un marché desquelles vont pouvoir tirer profit les porteurs de projet. Il s'agit aussi d'individus capables de 'coup de cœur', comme l'a souligné le responsable de la start-up sophipolitaine Aucland.Un consultant d'Ernst and Young l'une des 'Big Five' a également insisté sur cet aspect 'coup de cœur'. Selon lui, le porteur de projet doit d'abord être capable de communiquer sa passion au bailleur de fonds. Il doit démontrer que, non seulement son idée est originale et innovante, mais qu'en plus elle est viable et qu'il possède les qualités humaines nécessaires pour aboutir. Autant de points qu'une institution financière a du mal à évaluer surtout si le projet porte sur un marché émergent.Les capitaux-risqueurs classiques d'un autre côté ont les compétences d'évaluation, mais ne sont pas intéressés par des investissements d'un montant limité. Le business angel est donc 'l'homme de la situation', capable de juger rapidement un projet et de se laisser aller au coup de cœur. Selon le consultant, c'est au bout de quatre mois, que va intervenir, en règle générale, le premier tour de table, sauf pour des cas exceptionnellement plus rapides comme la start-up sophipolitaine 7 Ways.Des interventions providentielles ?Pour François Helt de la société Dust, spécialisée dans la restauration de films et basée sur Sophia : 'il n'était pas question de démarrer l'entreprise sans disposer d'un minimum de capitaux'. Ainsi, le million de francs apporté par un business angel en guise de capital d'amorçage aura permis le lancement de sa société. Les conseils à tous égards (administratifs, commerciaux, en stratégie..) procurés par cet investisseur privé ont été également les bienvenus. Aujourd'hui, signe de la réussite de Dust, une nouvelle levée de fonds de 3 millions de francs est programmée auprès d'un second business angel.Même parcours pour l'entreprise Aucland qui se consacre aux ventes aux enchères sur le Web. Fabrice Grinda, son PDG, explique qu'il s'est adressé à un business angel par souci de rapidité. C'est ainsi que sa société a vu le jour en juillet 1998 à Sophia, après un tour de tablre qui n'a duré qu'un mois et rapporté 3 millions de francs. Le second tour -6 mois au total- aura permis une levée de fonds considérable auprès de business angels, soit 30 millions de francs.Mais lorsque c'est nécessaire, il faut savoir faire appel à des spécialistes du conseil, comme l'a souligné le président de Métrix, start-up installée au CICA ; spécialistes qui mettent en relation business angels ou capitaux-risqueurs avec les porteurs de projet. Telle fut son expérience en tout cas, avec Ernst and Young pour partenaire.Les bons projets encore trop raresLa tradition des 'anges des affaires', venue d'Outre-Atlantique, a mis du temps à se développer en France. Mais le potentiel y est : on compte aujourd'hui, selon l'un des participants, 'près de 40.000 personnes pouvant miser 100.000 francs sur un projet, sans encourir de risque patrimonial'.Le sénateur Laffitte n'a pas manqué de souligner qu'au niveau international, les business angels sont finalement beaucoup plus nombreux que les porteurs de bons projets. Néanmoins, au petit déjeuner de vendredi, ce sont eux qui étaient largement sous représentés : quand on a demandé combien il y en avait dans la salle… un seul doigt s'est levé. Un ange est passé…Pour en savoir plus : le site /www.business-angels.com"> www.business-angels.com.