
Aurélie Filippetti est venue hier à Cannes présenter sa politique de soutien à la filière musicale.
Aurélie Filippetti, la Ministre de la Culture et de la Communication, était hier à Cannes au Midem pour présenter notamment sa politique de soutien à la filière musicale. Un combat qu’elle entend mener sur trois fronts en apportant tout d’abord des réponses aux difficultés conjoncturelles rencontrés par les acteurs d’un secteur qui, pour la 11ème année consécutive, a enregistré en 2012 une baisse de son chiffre d’affaires même si les ventes numériques progressent de manière de plus en plus significative et que des acteurs nationaux se distinguent par leur capacité à offrir des services innovants et à lever des fonds substantiels à l’image de Deezer qui est en passe de devenir un champion français à l’échelle mondiale. La chute continue des ventes de la musique a engendré, en 2012 et en ce début d’année 2013, de graves difficultés pour des acteurs emblématiques du secteur dont certains ont pu bénéficier d’aides exceptionnelles leur permettant de poursuivre leur activité. Dans un contexte budgétaire très contraint, la Ministre de la Culture se bat également pour défendre les outils de soutien à la musique, notamment le Crédit d’impôt en faveur de la production phonographique dont le dispositif a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2015.

Dans l’attente des conclusions de la Mission Lescure
Aurélie Filippetti a par ailleurs engagé une réflexion sur la modernisation des outils de la politique culturelle et en particulier ceux concernant la musique. Une réflexion qui va de paire avec le troisième front de son combat mené dans le cadre de l’«Acte 2 de l’exception culturelle » visant à la refondation des instruments de l’exception culturelle à l’ère du numérique. Les outils mis en place dans les années 1980 pour favoriser la création et la diffusion des œuvres culturelles étant aujourd’hui bousculés par la révolution numérique qui transforme les relations entre les créateurs, les usagers et les fournisseurs d’accès à Internet. Avant de prendre des mesures concrètes, la Ministre attend les conclusions de la mission confiée sur ce sujet à Pierre Lescure qui doit rendre son rapport fin mars. Dans le domaine musical, les travaux de la MissionLescure devraient déboucher sur le développement des offres légales, le renforcement de la lutte contre les pratiques illégales et l’amélioration de la rémunération des créateurs qui pâtissent du déplacement actuel, lié à la révolution numérique, de la création de valeur vers les distributeurs de produits culturels. Quant à une « Taxe Google » dont certains ont réclamée la création ces derniers temps pour compenser ce transfert de valeur, la Ministre n’est pas favorable à une stricte reproduction pour la musique du mécanisme qui pourrait être adopté pour la presse. Pour elle, il ne s’agit pas de copier ce qui se fera pour la presse, mais plutôt d’élaborer des outils spécifiques pour la musique. Des outils dont la définition précise attendra les conclusions de la MissionLescure.