Sophia : quels grands programmes électroniques pour l'Europe ?
Suite à l'idée de Pierre Laffitte de lancer un emprunt européen de 150 milliards d'euros pour la recherche et l'innovation dans l'Union, la Fondation Sophia Antipolis organise vendredi à l'ETSI un atelier européen sur les grands programmes à monter et à financer.
Lancer un emprunt européen de 150 milliards d'euros pour financer la recherche et l'innovation dans les pays de l'Union : l'idée soulevée l'été dernier par le sénateur Laffitte fait son chemin. Présentée lors des assises de la filière électronique en juillet 2003 au Sénat, elle avait suscité un vif intérêt auprès des communautés scientifiques, économiques, politiques et des industriels lors d’un deuxième colloque organisé au Sénat le 30 septembre 2003. Elle avait reçu également un nouveau soutien lors de sa présentation aux représentants de haut niveau d’EUREKA en mars dernier à Sophia.Il reste maintenant à entrer un peu plus dans le détail. Les industriels ont notamment à identifier les grands programmes français et européens à financer par un emprunt auprès de la BEI pour le déploiement des applications couvrant les marchés de l’électronique et des nouvelles technologies de l’information et de la communication. C'est cette étape qui sera abordée lors de la première séance de travail sur les grands programmes de l'électronique qui aura lieu vendredi 25 juin à 9 heures à l'ETSI Sophia, sous la forme d’un atelier européen organisé par la Fondation Sophia Antipolis en coopération avec les syndicats professionnels de l’électronique. Quelques axes ont déjà été identifiés et seront au centre des discussions vendredi. Les voici.- Internet Très Haut Débit : des mégabits pour tous. Internet modifie profondément nos manières de vivre et de travailler. C’est un élément structurant de l’activité économique et un critère déterminant pour l’attractivité d’une région. La disponibilité d’infrastructures de réseau (fibre optique, sans-fil) à haut/très haut débit jusqu’à l’abonné (100 Mbits/s) est la priorité N°1, préalable à toute application « mass market ». Les infrastructures doivent être dimensionnées et déployées à l’échelle des besoins en communication générés par les grands projets applicatifs.- TVHD : la révolution numérique. La TVHD apporte une image et un son de haute qualité, l’accès à une multitude des services grâce à l’interactivité, la compatibilité Internet, la réception mobile, tout ceci à un prix compatible avec une diffusion de masse. C’est un facteur de réduction de la « fracture numérique ». L’enjeu sociétal et économique est tel que l’Europe doit rester parmi les leaders mondiaux de la fourniture des réseaux, terminaux et contenu. Un déploiement rapide de la TVHD sur tous les réseaux et supports en est la condition nécessaire.- Automobile intelligente sécurisée : pour diviser par 10 le nombre des victimes de la route. La voiture deviendra de plus en plus un dispositif de mobilité permettant une transition spatiale compatible avec le maintien d’une activité économique ou sociale. La sécurité ne doit pas être sacrifiée à cette évolution, mais au contraire y participer grâce à l’assistance à la conduite et au guidage. L’objectif devrait être : moins de 5000 morts par an en Europe à l’horizon 2010.- La nouvelle sécurité du territoire : une priorité européenne. Assurer la sécurité des citoyens à leur domicile, sur leur lieu de travail, dans les lieux publics et les transports, est un rôle primordial de l’Etat et une condition de stabilité des démocraties. Le 11 septembre 2001 puis le 11 mars 2004 ont été le déclic qui en fait désormais un enjeu national, avec obligation de résultats. Les moyens à mobiliser devraient être comparables, en pourcentage du PIB, à l’effort consenti pour la Défense Nationale classique.- Technologies pour l’électronique : micro et nano-technologies. Les grands projets structurants font appel de façon impérieuse aux technologies de l’électronique, que ce soit pour le traitement de l’information, les télécommunications, les nouveaux capteurs, etc. Alors que ces technologies ont déjà profondément modifié notre monde et notre quotidien, des progrès considérables sont encore nécessaires pour atteindre les nouveaux objectifs visés en termes de performances, de coût, de compacité et d’interconnexions. Face à la concurrence mondiale, l’Europe doit maîtriser ces technologies de base indispensables pour la réussite des grands projets.- Domotique et efficacité énergétique : mieux vivre aujourd’hui sans compromettre demain. Des progrès en électronique de puissance, en technologies de stockage et de transmission d’énergie, en protection et contrôle des réseaux, en production décentralisée, en énergies nouvelles, sont nécessaires à la maîtrise de la consommation énergétique future et donc à la réduction de la facture pétrolière. La domotique sera le vecteur de diffusion de masse de ces nouvelles technologies, indispensables à la protection de l’environnement.Programme : voir sur le site www.sophia-antipolis.org