Sophia : Marriott et Regus pour le projet de Business-Resort

Posté mar 01/07/2014 - 16:45
Par admin

Exit le projet d'une résidence hôtelière mené avec l'équipe actuelle et un club d'investisseurs-propriétaires. Jean-Luc Nahon, fondateur des Espaces Antipolis, a changé la formule et compte adosser son projet de Business Resort à de grandes marques internationales : Marriott pour la partie hôtelière (109 suites modulables) et Regus pour la partie business.

Sophia : Marriott et Regus pour le projet de Business-Resort

 

Depuis quelques mois, les travaux de construction de la résidence hôtelière des Espaces Antipolis, à Sophia, étaient arrêtés et certains Sophipolitains s'inquiétaient de ce que devenait le projet "d'hôtel du futur" annoncé il y a un an. Propriétaire des Espaces Antipolis, Jean-Luc Nahon a apporté des réponses hier à l'occasion d'une conférence de presse sur le thème de "Point de l'étape Année 1" : le projet d'un hôtel-campus-centre d'affaires reste plus que jamais en cours, mais la formule a changé. Exit la résidence hôtelière avec des appartements vendus à des entreprises internationales. Désormais le complexe s'adossera à de grandes marques mondialement connues ce qui lui donnera une beaucoup plus grande visibilité.

Le troisième changement de formule

Deux grands partenaires ont ainsi été associés au projet et interviendront sous un mandat de gestion: le groupe hôtelier Marriott, pour la partie hôtelière (le troisième groupe mondial est déjà présent à Cannes sur la Croisette et à Monaco); Regus pour le campus et centre d'affaires en co-working (lui aussi est déjà très présent avec deux centres d'affaires sur la technopole, et un troisième à Nice, quartier de l'Arenas).

C'est la troisième fois que ce grand projet (un investissement de près de 30 M€) change de formule tout en maintenant le cap d'un espace hors norme dédié à l'entreprenariat et à l'innovation. Initialement, Jean-Luc Nahon, fondateur d'ISDnet, société revendue dans le flamboiement du début des années 2000, avait prévu de financer la construction de son projet par un emprunt. Mais patatras. Est survenue la crise des "subprimes" et, en 2009, les partenaires financiers qui avaient été retenus se sont retirés. D'où une mise en sommeil et la recherche d'une autre formule.

L'idée d'une résidence hôtelière orientée business, en quelque sorte un "Pierre et Vacances" à l'usage des entreprises dans l'une des premières technopoles européennes, s'était alors peu à peu imposée comme alternative. Il s'agissait de réaliser l'opération en s'appuyant sur ses propres équipes et sur le club d'investisseurs-propriétaires. C'est aussi sur ce concept de financement qu'avait été présenté l'an dernier en mai le Business Resort Campus All Suites Sophia Antipolis dont la construction avait déjà commencé : quatre petits bâtiments abritant 109 suites de 50 m2 modulables chacune en deux chambres de 25 m2, adossées à l'actuel Centre d'affaires et répondant aux besoins des cadres nomades d'aujourd'hui et de demain.

Deux Marriott (Courtyard et Residence Inn) à la place de la résidence hôtelière

Mais entre la crise en France et le recul des investisseurs étrangers, la commercialisation de la résidence hôtelière montra vite des limites. D'où ce troisième changement : un adossement à de grand groupes internationaux, à même de rassurer les financiers et à faire en sorte que cette fois les financements soient accordés. Côté hôtellerie, c'est avec Marriott International que les négociations se sont engagées. Mais un hôtel ce n'est pas une résidence hôtelière. Et il a fallu modifier les plans en tenant compte que trois des quatre bâtiments sont déjà sortis de terre dans la structure de résidence. Les plans sont donc toujours en cours d'adaptation avec des designers d'intérieur qui travaillent à une adaptation en douceur et en qualité, tandis qu'un nouveau permis de construire sera déposé.

 

Un dessin montrant les quatre petits bâtiments de l'hôtel. Seul le quatrième bâtiment (en haut à droite) n'est pas encore sorti de terre et peut donc être réaménagé beaucoup plus facilement.

A la place de la résidence hôtelière on ne trouvera pas un Marriott mais deux établissements 4 étoiles de la marque (192 unités au total) : un hôtel classique Courtyard, et un "Residence Inn" pour des séjours plus longs avec des studios de 30 et 50 m2. Pour la première fois en Europe, ces deux enseignes seront jumelées. L'avantage d'innovation et la particularité dite "hybride" propre au concept All Suites, devraient toutefois être conservés, mais transcrits dans l'esprit Marriott. La société All Suites Sophia Antipolis est maître d'ouvrage et propriétaire tandis que sa filiale hôtelière sera exploitante des franchises Marriott dont l'ouverture est prévue en 2016.

A noter au passage que l'équipe actuelle change avec le départ de Patrick Boero, fondateur de All Suites et de Katia Labat, directrice commerciale. Désormais, Jean-Philippe Dalesme devient le responsable stratégique des relations avec les partenaires dont Marriott et Regus.

Regus pour piloter le centre d'innovation

Régus, lui, serait en charge de la partie business. Une période de discussion exclusive avec le groupe Regus est en cours. L'objectif, c'est que les Espaces Antipolis fassent partie de la première vague de centres d'innovation lancée en Europe sous l'étiquette INregus (nom de code). "La palette de services qui seront déployés en fin d’année correspond parfaitement à ce que le désormais fameux mouvement French Tech explique en proposant et développant cette notion de programmes et de services d’accélération qui doivent être réalisés par des organisations privées avec un leadership privé, et au sein d’unités dont le modèle économique est viable", explique Jean-Luc Nahon. Ce dernier parie aussi sur une large part accordée au co-working, avec une animation pilotée par Regus à l'intention de ses clients internationaux et bien sûr des locaux.

Conçu et animé par AIC (“Antipolis Innovation Campus”) le Campus Entreprendre qui a ouvert ses portes il y a tout juste un an, va continuer à se développer. L’école YES y a passé sa première promotion et prend ses marques. Des liens ont été établis avec des partenaires historiques comme SBA, MSBH, Berlitz, Frost & Sullivan, et beaucoup d’autres. "En 2015, va démarrer une nouvelle stratégie d’incubation de projets et d’entreprises numériques avec une approche par filière métier" annonce Jean-Luc Nahon.

Sur ce volet, le cap est donc là aussi bien maintenu. Reste maintenant à obtenir les financements pour terminer l'ensemble du projet. L'ASSA (All Suites Sophia Antipolis) qui a déjà investi 6,5 M€ est en discussion avec ses financeurs pour un endettement de 15 M€ sur 15 ans pour boucler le financement de l'opération hors FF&E (matériel, décoration, mobilier, etc). Un dernier investissement de 3,5 M€ à la charge de la société d'exploitation et dont le détail sera donné l'an prochain.

 

Le chantier est déjà bien lancé (trois bâtiments sont sortis de terre et le parking souterrain est terminé), mais il est arrêté depuis quelques mois alors que les plans sont en cours de modification pour la transformation du projet de résidence hôtelière en hôtel tout court.

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