Sophia : la course de Nicox pour sortir son "jackpot" contre le glaucome
Nicox qui depuis sa création à Sophia en 1996 a levé plus de 600 M€ continue de brûler du cash pour sortir son premier "blockbuster" : le NCX 4251 pour le traitement du glaucome qui arrive à quelques semaines des résultats de la première des deux études de phase 3. Présentés aujourd'hui, les résultats financiers du groupe font état d'une perte de 17 M€ sur le premier semestre 2022, tandis que la société estime pouvoir être financée jusqu'à la fin 2023.
Dans le parcours toujours long des entreprises de la santé, Nicox, l'une des premières startups à grandes ambitions de Sophia Antipolis (à plus de 600 millions d'euros, c'est celle qui a levé le plus d'argent), continue de brûler du cash 26 ans après sa création (1996). C'est ce que montre le point des activités et résultats financiers du premier semestre 2022 publié aujourd'hui vendredi par le groupe dont le siège social est resté sur la technopole et qui, en 2012 s'est repositionné sur l'ophtalmologie.(Photo DR).
Un chiffre d'affaires de 1,4 M€ au premier semestre 2022 et des dépenses de 12,7 M€
Côté recettes, le chiffre d’affaires net pour le premier semestre 2022 s’est élevé à €1,4 millions (incluant €1,3 millions de paiements de redevances) contre €1,3 millions pour le premier semestre 2021 (dont €1,2 millions de paiements de redevances). Côté flux sortant, les dépenses opérationnelles pour le premier semestre 2022 se sont élevées à €12,7 millions contre €13,4 millions pour le premier semestre 2021.
Le groupe précise aussi qu'il a enregistré une perte nette de €17,0 millions pour les six premiers mois de l’année 2022 contre une perte nette de €11,7 millions au cours de la même période de 2021. En précisant toutefois que la perte nette du premier semestre 2022 comprend €11,1 millions d'éléments sans impact sur la trésorerie et non récurrents, dus à la décision de rechercher un partenaire pour poursuivre le développement du NCX 4251 aux Etats-Unis.
"Le NCX 470 a le potentiel d’être le premier véritable successeur du Xalatan"
Nouveau directeur général de la société depuis juin, Andreas Segerros, un grand professionnel du secteur de l'ophtalmologie, reste cependant confiant. “J'ai rejoint Nicox car j'ai estimé que le NCX 470 a le potentiel d’être le premier véritable successeur du Xalatan, premier analogue de prostaglandine approuvé pour la réduction de la pression intraoculaire que j'ai lancé lorsque j’étais chez Pharmacia." Le Xalatan, est-il noté, est devenu le premier médicament ophtalmique générant un milliard de dollars.
"Des progrès substantiels ont été réalisés par Nicox cette année avec l'achèvement du recrutement dans l'étude pivotale de phase 3, Mont Blanc, pour notre principal candidat médicament, NCX 470, dans le glaucome, pour lequel nous sommes à quelques semaines des résultats de la première des deux études de phase 3" ajoute Andreas Serregros. "Ces données, attendues en novembre, pourraient constituer la pierre angulaire de construction du futur de la société. Nous pensons que le programme de phase 3 démontrera le potentiel du NCX 470 à devenir le meilleur traitement de sa classe pour le glaucome, répondant à un besoin majeur sur ce marché mondial de près de 6 milliards de dollars, et nous attendons ces résultats avec impatience" .
La course contre le temps qui est engagée reste longue mais Nicox compte bien tenir jusqu'au lancement de son nouveau médicament. Au 30 juin 2022, le groupe disposait d’une trésorerie et d’équivalents de trésorerie de €31,6 millions contre €35,1 millions au 31 mars 2022 et €42,0 millions au 31 décembre 2021, tandis que la société estime être financée jusqu’au quatrième trimestre 2023…
