Sophia inaugure ses deux "chambres sourdes", laboratoires de la 5G
Orange a tiré le premier et inaugure aujourd'hui vendredi la chambre anéchoïque qu'il a ouverte avec le LEAT (Laboratoire d'Electronique, Antennes et Télécommunications) en partenariat avec UCA (Université Côte d'azur). Inria Sophia suit avec l'inauguration de son R2lab ("Reproductible Research"), une seconde chambre sourde, taillée pour expérimenter les réseaux 5G. Deux équipements lourds complémentaires qui témoignent du dynamisme de la recherche à Sophia.
Ce sont deux gros équipements pour la recherche et le développement de la 5 G qui coup sur coup sont inaugurés sur la technopole. La première inauguration aujourd'hui vendredi 4 novembre à 14h30, au Campus SophiaTech (Bâtiment Forum), c'est celle de la chambre anéchoïque d'Orange et du LEAT (Laboratoire d'Electronique, Antennes et Télécommunications) ouverte en partenariat avec l’Université Côte d'Azur. Une inauguration qui s'est faire en présence de Nicolas Demassieux, directeur de la recherche du groupe Orange.
Orange et LEAT : un laboratoire pour les antennes du futur
Cette "chambre sourde", sans écho (une cage de Faraday avec sol, murs, plafonds en béton recouvert de cuivre et d'une couche de matériaux anéchoïdes), ne porte aucun son. Mais également, elle est totalement hermétique aux ondes. Elle servira à Orange et au LEAT (une quinzaine de personnes) a évaluer entre autres les performances des antennes pour la 5G sans interférences venant de l'extérieur.
Orange disposait déjà sur son site de La Turbie d'une chambre anéchoïque pour les expérimentations avec le LEAT dans le cadre de son partenariat avec l'Université. Ce site, celui du Fort de la Tête du Chien à Monaco ayant été revendu à Monaco, l'opérateur a reconstruit une nouvelle salle anéchoïque dotée des derniers aménagements technologiques pour continuer ses expérimentations sur les antennes et renforcer son partenariat avec l'Université. Pour l'opérateur, il s'agit d'un équipement unique en France.
INRIA : une plateforme intégré à l'équipement d'excellence Future Internet of Things
La seconde chambre anéchoïque, construite dans les locaux d'Inria Sophia, sera inaugurée elle mercredi 9 novembre à 14 heures, en présence d'Antoine Petit, Pdg d'Inria. Il s'agit d'un équipement d'expérimentation permettant la Reproductibilité des Recherches (R2) sur les réseaux sans fil, la 3G, 4G voire la 5G, au sein d'une chambre anéchoïque. Cette plateforme, intégrée à l'équipement d'excellence FIT (Future Internet of Things), propose trente-sept noeuds personnalisables pour permettre une grande variété de scénarios d'expérimentation. Elle offre aux utilisateurs la possibilité d'effectuer leurs expérimentations et la collecte de leurs données en contrôlant à distance les nœuds du réseau sans fil.
Ces deux équipements, est-il assuré, ne font pas doublon, mais au contraire viennent assurer une complémentarité sur la technopole et témoignent de la richesse des équipements scientifiques de Sophia sous l'égide de la nouvelle UCA (Université Côte d'Azur). La salle anéchoïque du LEAT est-il précisé, se révèle idéale pour expérimenter les aspects antennes et propagation d'une liaison point-à-point. Du matériel spécialisé permet d'analyser les performances de tel ou tel type d'antenne avec la possibilité de tourner les antennes et de faire des mesures très précises. Cet aspect est absent de R2lab.
La salle anéchoïque d'Inria Sophia Antipolis appelée R2lab ("Reproductible Research") fait partie d'une plateforme d'expérimentation nationale appelée FIT regroupant plusieurs types de ressources de communication (réseaux sans fil, réseaux de capteurs et de calcul (Cloud) mis à disposition des chercheurs et des industriels pour des besoins d’expérimentation.
Au niveau matériel, R2lab utilise des nœuds WiFi standards et des nœuds radio logicielle peu onéreux. R2lab fournit des outils logiciels d'aide à l'expérimentation permettant de déployer des scenarii complets incluant une infrastructure réseau de bout-en-bout et non uniquement une liaison point à point entre deux nœuds. Avec l'outil Open Air Interface d'Eurecom, R2lab permet de déployer une infrastructure complète de réseau 5G et l'accès à distance pour effectuer des expériences réseaux de bout-en-bout reproductibles sans interférence avec l'environnement extérieur.
Deux équipements d'excellence complémentaires
Pour résumer, les chercheurs soulignent que :
- la chambre du LEAT est plutôt dans le “micro”, elle permet une étude fine, et une grande précision mécanique, à l’échelle de l’antenne - soit de l’ordre du mm/cm. Son objectif est développer les antennes de demain les plus performantes pour le WiFi, l'Internet des Objets ou encore la 5 G.
- R2lab est plus dans le “macro”, elle permet de déployer des scenarii complets incluant une infrastructure 5G ou autre, son échelle est davantage de l'ordre du dm/m et au-delà. Il s'agit de faire en sorte que ces multiples réseaux (WiFI, IoT, 5G, etc.) puissent fonctionner ensemble sans qu'il n'y ait d'interférence.
Signe de la complémentarité entre les deux équipements, les chercheurs Inria ayant participé à la conception R2lab utiliseront la salle du LEAT dans le cadre du projet ElectroSmart et les chercheurs du LEAT co-encadrent avec l'équipe Diana une thèse dont les expérimentations sont effectuées sur R2lab. Toute la richesse de Sophia.
La chambre anéchoïque d'Inria Sophia avec un plafond couvert d'antennes Wifi.