Sophia : dans la crise, Squad joue le "combo" sécurité-télétravail
La start-up spécialisée dans la cybersécurité (600 personnes dont 80 à Sophia) reste optimiste pour 2020. Marc Brua, son directeur général, a certes baissé les perspectives de croissance de 30% à 10% mais table sur des besoins de sécurité accrus en raison de l'augmentation massive du télétravail. En revanche les besoins de recrutements sur l'année (300) sont revus à la baisse : 120, uniquement au second semestre et, hélas, pas sur Sophia.
Aussi inattendue que brutale, la crise sanitaire a contraint toutes les entreprises de revoir en urgence leurs perspectives. Squad, start-up de Sophia Antipolis spécialisée dans la cybersécurité, l'a fait. Un exercice obligé qui lui a permis de rester optimiste. "Pour 2020, nous tablions sur une croissance de notre chiffre d'affaires de 30% avec une prévision de 65 M€", explique Marc Brua, directeur général. "Nous avons dû revoir notre croissance annuelle à 10%, avec une prévision de l'ordre de 54 M€ suite à la crise économique engendrée par la pandémie. Ce qui reste pour nous une bonne perspective dans le contexte actuel."
Faire face à l'envolée des cyberattaques depuis le début de la crise sanitaire
Cette résilience face à un choc économique d'une ampleur annoncée sans commune mesure avec celui de 2008, Squad la doit à son positionnement principal dans la cybersécurité (la société a également une activité autour du cloud). "C'est ce que nous appelons le combo "sécurité-télétravail", note Marc Brua.
"Depuis le début de la crise sanitaire, il a été constaté une envolée des cyberattaques contre les sociétés, et même, ce qui est particulièrement révoltant, contre des hôpitaux. Il s'agit essentiellement de "rançongiciels" dont le nombre de victimes a beaucoup augmenté. Le passage massif au télétravail a à la fois créé des brèches en termes de sécurité mais aussi d'organisation du travail. Ainsi, les "arnaques au président", ont de nouveau fleuri, surfant sur le confinement qui isolait ou désorganisait les équipes de management. Ce sont autant de failles dans lesquelles la cybercriminalité peut s'engouffrer".
Les nouveaux défis du télétravail
"Beaucoup de sociétés envisagent aussi d'améliorer la sécurité de leur système d'information, pour s'engager plus activement dans la transition numérique ou simplement pour répondre aux nouveaux défis d'un télétravail beaucoup plus important qu'auparavant. Il s'agit de renforcer les accès à distance et de revoir les architectures des systèmes informatiques. Du même coup, les budgets sécurité sont priorisés, sacralisés. Ce n'est pas le secteur pour lequel les besoins peuvent être reportés à plus tard."
"C'est ce qui permet à la société de rester optimiste. D'autant plus que nous avons décroché en février dernier la qualification PASSI (Prestataire d'audit de la sécurité des systèmes d'information) que décerne l'ANSSI. La plus haute qualification en matière de sécurité qui nous permet de travailler avec les OIV (Opérateurs d'Importance Vitale) et vient renforcer notre positionnement sur les marchés publics".
Coup de frein sur les recrutements
Reste quand même un coup de frein donné sur les recrutements. Squad avait recruté 250 collaborateurs en 2019 pour ses 7 agences en France dont celle de Sophia Antipolis (elle regroupe 80 personnes) et son antenne australienne (le marché de cybersécurité des sous-marins vendus à l'Australie par Naval Group). La société, qui compte aujourd'hui 600 salariés, envisageait de recruter 300 personnes cette année 2020 pour les besoins de ses clients.
Mais elle a pour l'instant gelé les recrutements et n'envisage plus (ce qui est quand même conséquent) que 120 recrutements au second semestre pour ses agences françaises. Mais hélas rien pour celle de Sophia Antipolis où ses grands clients sont aujourd'hui très impactés par la chute de leur activité liée au tourisme et à l'aérien.