Sophia : Conztanz dans le sillage d'Amadeus
Spécialisée dans l'intégration des systèmes de services aux voyageurs pour les compagnies aériennes, Conztanz, fondée en juillet par Bertrand Kientz, vice-président pour la stratégie de développement logiciel d'Amadeus avec deux responsables d'Air France Sophia, a déjà signé des contrats avec Luxair et City Jet et affiche l'ambition de monter à 300 personnes dans les 3 ans. Formidable pari.
Lors de la cérémonie d'accueil, Bertrand Kientz (au centre) entouré de Marc Daunis, sénateur-maire de Valbonne (à gauche) et de Jean Leonetti, président de la CASA.
C'est une belle aventure qui a commencé à Sophia Antipolis avec la création de Conztanz au Business Pôle de Sophia Antipolis. Car la société, qui a été fondée en juillet dernier, compte déjà une vingtaine de personnes et surtout affiche de grandes ambitions : monter à 300 personnes d'ici trois ans. Des ambitions qu'elle est en position de réaliser par son positionnement et les compétences réunies et qui ont été présentées en début de semaine aux élus de la CASA venus saluer son arrivée et celle d'une autre start-up, WyPlay, dans la pépinière d'entreprise de la technopole.
Le déclencheur de la création de Conztanz aura été…une réduction d'effectifs à Air France Sophia. Plusieurs cadres, forts de l'expérience accumulée dans le centre de réservations sophipolitains de la compagnie nationale ont décidé de se lancer. Ils ne l'ont pas fait seuls. Il se sont retrouvés avec plusieurs ingénieurs d'Amadeus à Sophia, qui eux aussi avaient envie de se lancer dans la création d'entreprise. Ainsi le Pdg Bertrand Kientz était vice-président pour la stratégie de développement logiciel d'Amadeus et supervisait la stratégie de l'ensemble des lignes de produits de la société et les méthodes de développement des applicatifs.
"Aujourd’hui, l’enjeu stratégique des compagnies est de diversifier leur offre et de mieux servir leurs clients, grâce aux nouvelles possibilités de dématérialisation et à la généralisation des plateformes de services mutualisées (Passenger Service System)", explique-t-il. "Ce marché est adressé par quelques grandes sociétés spécialisées dans l'intégration. Mais nous nous sommes aperçus que les petites compagnies avaient besoin de partenaires plus petits, plus proches d'elles, pour les accompagner. D'où l'idée de créer une société à la fois de conseil et d'intégration spécialisée dans l'aérien."
A Bertrand Kientz, se sont joints deux autres fondateurs, venus d'Air France : Jean-Paul Camous, directeur R&D et ancien directeur du pôle R&D d'Air France; Guy Vermeil, directeur de projets et ancien directeur du Pôle projet d'Air France. Puis l'équipe s'est élargie avec l'entrée en tant que salariés et actionnaires de 15 "pionniers", dont 60% venant d'Air France Sophia et d'Amadeus et de professionnels d'autres branches comme Régis Brandinelli, secrétaire général, et qui était auparavant directeur général adjoint de SKEMA à Sophia.
"Notre force, explique Bertrand Kientz, c'est que nous parlons à la fois le langage des compagnies aériennes et celle des grands fournisseurs de solutions informatiques pour l'aérien dont bien sûr Amadeus." Les compagnies aériennes leur ont fait confiance. Ainsi, Conztanz termine la réalisation de son premier gros contrat d'intégration avec Luxair, la compagnie nationale luxembourgeoise et a déjà signé avec City Jet, filiale d'Air France basée à Dublin.
Le modèle de Conztanz, colle d'autre part parfaitement avec la nouvelle stratégie d'Amadeus à Sophia. Quand elle a installé son système chez un nouveau client, il reste encore souvent à ce dernier à intégrer cette plateforme dans son Système d'information et à placer des outils à valeur ajoutée qui puisse le différencier des autres compagnies. Ce travail est la plupart du temps réalisé par de grosses sociétés de services informatiques. Amadeus, aussi, souhaitait pouvoir lancer sur ces marchés qu'elle n'adressait pas, notamment les SSII de l'écosystème sophipolitain.
Quant au choix de Sophia pour la création de Conztanz, il est tout simple. "Entre Amadeus et les sociétés spécialisées dans l'informatique liée au tourisme, on compte environ 8.000 ingénieurs spécialisés qui travaillent dans la technopole," souligne Régis Brandinelli. "C'est de loin le plus gros secteur d'activité azuréen. Dans aucun endroit au monde on ne trouve une telle concentration. Aussi, si nous voulons nous développer, les compétences sont là, tandis que par notre présence, nous renforçons cet écosystème exceptionnel."