Sophia : attention, débauchage sauvage !
A travers sa propre expérience, le patron d'une entreprise high tech met en garde les entreprises sophipolitaines contre les manœuvres déplaisantes de certains cabinets de recrutement.
'Je comprends que le marché de l'emploi soit tendu, mais téléphoner dans une entreprise, sous une fausse raison, pour avoir des noms d'ingénieurs et venir les débaucher ensuite, c'est dépasser le tolérable !' Il ne décolère pas, le patron d'une petite entreprise high tech de Sophia Antipolis (6 personnes), installée dans l'arche de Garbejaire et spécialisée dans le consulting pour tout ce qui touche aux protocoles de communication.Débauche directe dans l'entrepriseLes faits ? Ils se sont passés à la mi octobre. Un appel téléphonique arrive au standard de son entreprise. ' Un homme, parlant anglais, qui prétend représenter la société 'Green Distribution', déclare vouloir distribuer gratuitement des revues concernant les réseaux, explique ce dirigeant d'entreprise qui a préféré garder l'anonymat. L'homme demande à la personne contactée, des noms d'ingénieurs travaillant sur les réseaux afin de justifier dit-il le nombre d'exemplaires. A ce stade il semble clair qu'une secrétaire ou une standardiste de PME pourrait donner facilement les noms qu'elle connait, d'autant plus que la personne qui contacte l'entreprise ne parle qu'anglais et prétend être rémunérée sur la base du nombre d'exemplaires distribués nominativement.'Il s'agit en fait d'une entreprise anglaise de recrutement. Car une semaine plus tard, cette entreprise rappelle et demande à parler à un ingénieur parmi les noms qui lui ont été remis. Elle propose ensuite un job à cet ingénieur après un entretien sur ses compétences techniques. Dans notre cas il s'agissait d'un poste à Sophia pour une grande entreprise spécialisée dans les réseaux. Le recruteur demande de surcroit les noms d'autres personnes qui pourraient convenir au poste. ' Les salaires indiqués semble peu réaliste pour le profil de poste : exemple 300-400 KF pour un ingénieur d'étude. Nous sommes une petite société et nous discutons entre nous. J'ai donc pu savoir qu'elle était cette société de recrutement. Il s'agit de 'Paradigme associates' en Grande-Bretagne. J'ai téléphoné. Demandé le patron. Il s'est excusé. Mais, peu de temps après, un mail confidentiel arrivait à un autre des ingénieurs de la société. Là aussi pour lui offrir un job. Certes, la situation de l'emploi est aujourd'hui délicate. Mais il faut garder certaines règles. Je voudrais aussi, à travers mon expérience, mettre en garde les entreprises contre ces méthodes de recrutement sauvages, basées sur le contact direct des personnes dans leur entreprise d'une façon très malhonnête. Car pour des petites sociétés, ce type de débauchage peut être mortel. Pour permettre à certaines entreprises de se développer ou de s'implanter, on risque d'en tuer d'autres…