Sophia Antipolis : Elaiapharm dans la tourmente

Posté mer 27/10/1999 - 00:00
Par admin

Le laboratoire pharmaceutique, ex Glaxo-Wellcome (200 millions de francs de C.A.et 185 personnes), mis en règlement judiciaire cherche une solution de continuation

Le temps s'est assombri pour Elaiapharm, le laboratoire pharmaceutique de Sophia Antipolis, (200 millions de francs de chiffres d'affaires et 185 salariés). L'ancien Glaxo Wellcome, qui avait été repris il y a moins de trois ans par Patrick Mélières, spécialiste du développement commercial pharmaceutique, et quatre anciens cadres de la société, a été mis en règlement judiciaire au début du mois d'octobre par le Tribunal de commerce de Grasse.La situation paraissait d'autant bloquée jusqu'à mercredi 27 octobre que deux logiques s'affrontaient : celle de la société de capital-risque 3i (Investor In Industry) qui détient 35% du capital d'Elaiapharm et celle de l'industriel, le laboratoire Glaxo Wellcome, avec laquelle un contrat de façonnage avait été négocié lors de la reprise.Le retrait du capital risqueurCe qui se passe aujourd'hui ? 'La société 3i,explique Patrick Mélières, avait procédé à une augmentation de capital de 20 millions de francs en début d'année. Elle devait continuer à nous accompagner et remettre 10 millions. Mais elle a refusé de s'engager si Glaxo Wellcome ne nous accordait pas de gros volumes de façonnage.' 'Or Glaxo Wellcome a refusé. La société britannique a estimé qu'elle avait déjà assumé ses engagements. Elle avait promis des contrats de façonnage pour trois ans, délai qui a été réduit à 26 mois en échange d'un crédit vendeur. Pour compenser l'arrêt des contrats de Glaxo Wellcome, il nous fallait trouver un ou plusieurs industriels qui acceptent de prendre un volume de 23 à 26 millions de boites (c'est la production, tout confondu, que nous assurions pour Glaxo Wellcome). Les contrats s'étaient arrêtés en mars avril. Depuis juin, nous sommes en difficulté. Et comme entre temps, 3 i a refusé l'augmentation de capital, la situation est devenue très difficile.' 'La logique de 3i est celle d'un capital risqueur. La société veut valoriser rapidement Elaiapharm pour pouvoir se dégager en réalisant un profit substantiel. Glaxo Wellcome, lui, suit une logique d'industriel et déclare ne pas vouloir donner des volumes importants pour simplement permettre à d'autres de faire une bonne opération financière. D'où le blocage actuel'.Une ouvertureLes pistes? 'A la fin de la semaine dernière j'étais très inquiet. Si Glaxo Wellcome restait sur sa position très ferme, c'était la fermeture d'Elaiapharm avant la fin de l'année et le licenciement de 185 personnes. Mercredi soir, j'étais pourtant plus confiant. Une réunion s'était tenue au Tribunal de Commerce de Grasse et le secrétaire général de Glaxo Wellcome, en personne, y avait participé. Les positions se sont un peu assouplies.' 'Ce que nous demandons, c'est de pouvoir bénéficier, pour une année de plus, des contrats de façonnage de Glaxo Wellcome. Cela nous permettra de trouver un ou plusieurs repreneurs industriels. Une opération qui serait beaucoup plus intéressante, maintenant que nous sommes en règlement judiciaire. Aujourd'hui (mercredi 27 octobre) Glaxo Wellcome a déclaré devant le Tribunal de commerce qu'il nous donnerait des volumes (même si nous estimons qu'ils sont encore insuffisants) et qu'il souhaitait ne pas nous mettre en difficulté. Je suis donc confiant dans le fait que, désormais, nous allons pouvoir trouver une solution.'Elaiapharm n'en a pas moins déjà établi un premier plan social visant au départ de 35 personnes : '19 personnes dans l'activité chimie qui va être arrêtée et 15 sur les secteurs qui ne sont pas nos métiers de base (produits France, marketing),note Patrick Mélières. Nous voulons nous concentrer sur la production, la recherche et le développement.'

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