Signes : le grand revirement de Coca-Cola
La compagnie américaine abandonne le projet de transférer en Irlande son centre de production de concentrés, ce qui met fin du même coup à la reconversion du site pour sa filiale Minute Maid
Coca-Cola, finalement, se maintiendra à Signes dans le Var. C'est ce qu'a annoncé la compagnie en milieu de semaine. L'an dernier, Coca-Cola voulait alors transférer en Irlande son centre de production de concentrés ouvert à Signes en 1989. Un plan de conversion avait aussi été lancé. Il s'agissait de transformer complètement l'usine en centre de production de jus de fruits pour sa fililiale Minute Maid. Un investissement de 300 millions de francs avait été programmé et les travaux devaient commencer au deuxième semestre 2000 (voir l'article 'Coca-Cola : trois cents millions de francs sur Signes').C'est cette stratégie qui a été entièrement abandonnée. Dans un communiqué, la compagnie a ainsi déclaré que, dans le cadre de sa récente organisation elle voulait ' maintenir le site de Signes (Var) comme centre stratégique de production de concentrés.' 'Cette décision conduit à reconsidérer le dispositif envisagé précédemment par la Compagnie Coca-Cola et qui consistait à adapter l'usine de Signes à la fabrication de jus de fruits, en accord avec la stratégie d'expansion internationale de sa filiale Minute Maid. La production de jus de fruits Minute Maid continuera d'être assurée en Europe par des embouteilleurs et des fabricants locaux. La mise en valeur des marques Minute Maid sera quant à elle gérée dans chaque pays par les équipes de la Compagnie Coca-Cola. Cette décision illustre la volonté de la Compagnie Coca-Cola de tenir compte au plus près des réalités de ses différents marchés et de préserver ses positions industrielles en France'conclut le communiqué.Ce grand revirement permet de garder le statu quo sur Signes. L'abandon de la reconversion risque cependant d'être regretté. L'implantation de Minute Maid sur la zone industrielle de Signes devait générer 300 MF d'investissements nouveaux et créer une centaine d'emplois en plus des 200 emplois actuels de Coca-Cola. Elle aurait d'autre part engendré un trafic de 100.000 tonnes de fret par an pour le port seynois de Brégaillon.