Séisme dans le séisme : Eric Ciotti plaide l'alliance LR-RN
Eric Ciotti, président Les Républicains, a provoqué un nouveau séisme politique dans une France en ébullition depuis la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée dimanche. Dans le grand mouvement de rassemblement en cours, il s'est déclaré ce mardi matin en faveur d'une alliance des LR avec le RN (Rassemblement National) pour les élections législatives. Le député niçois a touché évidement une corde hyper sensible. La ligne rouge. Les responsables du RN ont applaudi. On s'en serait douté. Mais les ténors LR se sont étranglés. Ils n'ont pas manqué illico de désavouer leur président, parlant de trahison pour les plus modérés, et appelant à sa démission pour d'autres. Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, François Bellamy, sa tête de liste aux Européennes, Laurent Wauquiez, ancien président de LR, entre autres se sont fermement portés contre cette alliance qu'ils jugent contre nature.
Une des réactions les plus vives a été celle de son meilleur ennemi, Christian Estrosi. "Jamais je ne laisserai entacher l’image de ma ville" a déclaré dans un communiqué le maire de Nice, passé aujourd'hui à Horizons, le parti d'Edouard Philippe. "Depuis plusieurs années déjà, je n’ai de cesse de dénoncer avec force la trahison enclenchée par Eric Ciotti, et quelques-uns de ses affidés, tous guidés par la peur" écrit-il, saluant "la dignité de mes amis républicains qui ne se laissent pas entraîner dans ces errements". Et de conclure qu'"aujourd’hui il existe un chemin à bâtir ensemble pour ne pas nous laisser entrainer dans l’abîme. Dès à présent, il faut construire une coalition de Français qui refusent le chaos et sont capables d’un sursaut dans un moment où l’essentiel est en jeu."
Reste quand même en suspens une question à laquelle il faudra répondre : qu'en pense de son côté la base, les membres du parti ?