Sandrine et Maxime Crener : regard franco-américain sur l'éducation
Maxime Crener, qui a dirigé le Ceram à Sophia, développé l'Université Internationale de Monaco, vit aujourd'hui à Boston. Avec son épouse Sandrine, Research Associate à la Harvard Business School, il est souvent appelé par des amis azuréens ou monégasques qui s'interrogent sur l'avenir de leurs enfants. D'où l'idée d'une rubrique hebdomadaire sur les problèmes actuels de l'éducation qui apporterait un point de vue des deux côtés de l'Atlantique. Clap première avec la France et les classements internationaux.
L’excellence universitaire : la France et les 3 grands classements internationaux
"Les trois principaux classements 2014-2015 ont été publiés dans les dernières semaines et sont intéressants à analyser sous l’angle également des prix Nobel (nous y reviendrons) décernés il y a quelques jours ! Depuis plus d’une dizaine d’années ces classements sont :
- a) le Shanghai Academic Ranking of World Universities, le plus ancien (2003) et certainement le plus complet,
- b) le Times Higher Education paru en 2004 en édition jointe avec Quacquarelli Symonds (QS) et ce jusqu’ en 2010, depuis cette date il fait autorité avec son nouveau partenaire Thomson Reuters sous l’appellation THE
- c) le QS World University Rankings, qui analyse 800 universités à travers le monde.
Le Shanghai et le THE passent en revue respectivement 500 et 400 universités. Même si ces classements présentent des limites et biais méthodologiques ils sont cependant indicatifs de la compétitivité française sur le marché international de l’enseignement supérieur.
Si dans chaque classement on s’arrête aux deux cents premières places, on trouve les résultats suivants pour la France : Shanghai 8 établissements, THE 7 et QS 4. Voici un premier tableau avec les noms de ces universités et leur rang respectif.
Seulement deux établissements se trouvent dans les 3 classements, cinq se trouvent dans 2 classements et trois sont retenus que par 1 seul classement, on peut noter ainsi que d’une façon générale 10 établissements universitaires français sont classés dans les 200 premiers mondiaux. Au niveau régional notons la remarquable progression d’Aix Marseille (101-150) qui performe en Mathématiques (47ieme mondial) et Physique (76-100) et se place dans les 200 meilleurs en Sciences du Vivant et Médecine. Nice-Sophia Antipolis toujours dans le groupe des 500 se distingue également en Mathématiques (101-150).
Cette donnée brute doit être comparée au niveau international. Nous avons retenu ainsi pour cette analyse seulement les deux principaux classements (SHANGHAI et THE) car le nombre de variables retenues et leurs méthodologies sont explicites, très détaillées et assez similaires. Nous avons également retenu dans ce tableau quelques pays qui nous semblent pertinents à comparer avec le cas français.
Remarquons que la Suisse est présente également dans le top 20 des deux classements à travers l’ETZ de Zurich. Notons, pour mémoire, que des petits pays comme les Pays Bas (11), la Suisse (7) et la Belgique (4) font de très bons scores lorsque l’on retient le top 200 et se comparent favorablement à la France. A la lecture de ce tableau on peut simplement dire que la France n’est pas très bien positionnée par rapport à ces deux grands pays concurrents européens, l’Allemagne et l’Angleterre.
Pour terminer signalons le nombre croissant d’établissements en provenance de l’Asie de l’Est et de Singapour. Ainsi, parmi le top 200 on retrouve maintenant environ,25 universités asiatiques. Ceci nous semble un fait important : la langue n’explique donc pas tout !
Afin de jeter un regard plus complet de la position française dans l’univers de la connaissance nous regarderons la semaine prochaine ce qu’elle réalise au niveau des principales disciplines enseignées dans les facultés.
Sandrine et Maxime Crener, entre Boston aux Etats-Unis et la Côte d'AzurIl connait bien le monde de l'enseignement supérieur français, Maxime Crener. Il a entre autres dirigé le Ceram, l'école de commerce de Sophia Antipolis dans les années 90, repris en 2002 l'IUM, l'International University of Monaco qu'il a développée jusqu'au début 2010. Depuis quatre ans, il est installé aux Etats Unis à Boston, tandis que sa femme Sandrine, après avoir été Doyen dans une Université américaine a terminé un Master à Harvard (accent particulier sur les politiques de l'enseignement supérieur). Elle est actuellement Research Associate à la Harvard Business School. Lui aussi, en tant que consultant, a continué à s'intéresser à l'éducation au sens large : contenus, nouveaux apprentissages, nouvelles méthodes etc... Gardant un pied sur la Côte d'Azur, tous deux se trouvent souvent (par Skype) en contact avec des amis de la Côte d'Azur ou de Monaco qui se posent de nombreuses questions sur les problématiques de l'enseignement en France. Comme beaucoup, ils se trouvent assez désorientés sur l'avenir de leurs enfants dans ce monde en mouvement qui est aujourd'hui le nôtre. Tout naturellement, Sandrine et Maxime Crener les conseillent et leur permettent de prendre conscience du panorama mondial d'un secteur qui s'est lui aussi mondialisé. C'est ainsi que l'idée leur est venue de proposer aux Azuréens, via WebTimeMedias.com, une rubrique hebdomadaire sur les problèmes actuels de l'éducation avec ce point de vue posé des deux côtés de l'Atlantique qui devrait intéresser tout particulièrement. |