Reprise de Nice-Matin : vers un duel Rossel-Tapie ?
Se dirige-t-on vers un duel Rossel-Tapie dans la reprise du groupe Nice-Matin ? Officiellement absent du dossier depuis la fin de la semaine dernière (il n'était pas présent dans les offres de reprise déposées fin juillet), l'actionnaire majoritaire de La Provence est revenu très fort ces derniers jours dans le dossier. Il y est présent désormais dans deux des offres. La première, c'est en tant qu'associé au projet de SCOP des salariés. Il a annoncé apporter 8 millions d'euros pour prendre 35 % du capital de la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) que comptent monter les salariés.
Mais comme deux précautions valent mieux qu'une, Bernard Tapie a expliqué au quotidien "Le Monde" que La Provence avait également déposé une offre. Un "plan B, dans l'hypothèse où les salariés ne parviendraient pas à boucler leur financement". Ce plan, il le financerait lui-même "à hauteur de 20 millions d'euros". On se souviendra que jusqu'à présent l'homme d'affaires avait assuré que seule La Provence l'intéressait, que ce quotidien était lui aussi malade, comme Nice Matin, et que de mettre ensemble deux malades cela faisait un mort. Changement de perspectives aujourd'hui.
Dans cette interview au Monde publiée dans l'après-midi de lundi, Bernard Tapie en dit plus sur ses intentions. "Ils avaient prévu 8,5 millions d'euros d'économies en 2015, je leur en ai demandé le double", explique-t-il. "J'ai proposé qu'à l'horizon de trois ans on envisage la mise en place d'une imprimerie commune, entre Marseille et Nice. Et le gérant de la future société serait Patrick Le Lay, qui travaille comme consultant pour La Provence."
Aussi, pour Le Monde, la suite du feuilleton pourrait s'apparenter à un duel entre Rossel et Tapie. D'autant plus que le groupe de presse belge, associé au promoteur monégasque Marzocco et au milliardaire libanais Iskandar Safa, avait présenté une offre très professionnelle avec une vraie vision industrielle, offre qu'il a améliorée sur le plan social. Le trio "conserverait finalement 300 postes supplémentaires en renonçant à externaliser complètement la distribution et l'impression", note le quotidien. Et de souligner, ironie de l'histoire, que ce duel pourrait opposer des anciens dirigeants de TF1 : Etienne Mougeotte et Charles Villeneuve, conseillers d'Iskandar Safa d'un côté; Patrick Le Lay, qui pourrait être rejoint par Robert Namias, ancien directeur de l'information du groupe audiovisuel, côté Bernard Tapie.
- Lire sur Lemonde.fr : "Bernard Tapie revient dans le dossier Nice-Matin face au belge Rossel"