Renater II : le scandale de la grande panne
Pas de maintenance prévue le dimanche : pendant 28 heures, de dimanche 6 heures à lundi 10 heures, tout le réseau universitaire français est resté paralysé par un problème de routage!
Début de la perturbation : 20/02/2000, 6h00. Fin de la perturbation : 21/02/2000, 10h00. Durée de la perturbation : 28 heures.C'est ce message plutôt laconique que les universités, les centres de recherche et tous les organismes français rattachés au réseau Renater II ont reçu hier matin. Un message qui signalait la fin de la plus grande panne que le réseau français des universités avait connu depuis sa mise en service dans les années 1993-94.La plus grosse perturbation jamais enregistréeLa raison de cette grosse perturbation qui a pratiquement paralysé tous les échanges informatiques (accès Internet, services de mail, etc…) de ce que l'on pourrait appeler le cerveau virtuel de la France, n'ont guère fait l'objet de commentaires. Un premier mail faisait le point à 8 heures lundi matin. Soit plus de 24 heures après le début de la tombée du réseau. Eurecom, l'un des Instituts azuréen fonctionnant sur Renater avec l'INRIA, l'Ecole des Mines, le Ceram, l'Observatoire de la Côte d'Azur, l'Université de Nice Sophia Antipolis et tous ses satellites, l'a reçu ce mail. Il faisait état de 'perturbation des accès Internet' et le décrivait comme un 'problème de routage sur renater II de manière intermittente et localisée.Un second mail de la société chargée de la maintenance du réseau universitaire, la CS-SI (Communications et Systèmes-Systèmes d'Information) annonçait le rétablissement de service, un peu avant 10 heures. Le message était un peu plus précis, bien que compréhensible uniquement des grands initiés : Problème de routage OSPF figé sur nio-i; Pb d'interdépendance entre OSPF et BGP entraînant une perte de connectivité avec RERIF et l'international.Quant au standard de la société, il était saturé et il était difficile d'en savoir plus de vive voix.Sérieux problème de maintenanceReste que cette très longue interruption de service de tout le 'backbone' d'un réseau national pose quand même un sérieux problème de maintenance. La panne étant arrivée un dimanche matin, il n'y avait pas la moindre permanence pour traiter le problème et assurer une remise en route. L'intervention ne s'est véritablement faite que le lundi matin à la reprise du travail. Aux Etats-Unis, quand les sites de Yahoo ou de E-bay sont inaccessibles pendant trois heures pour cause de piratage, le président Bill Clinton réunit une cellule de crise et en fait une cause nationale.En France, quand tout un réseau universitaire national est paralysé, personne ne semble s'en inquiéter. Pire, pour peu que la panne arrive un dimanche matin (le seul jour de la semaine qui n'était pas couvert par le contrat de maintenance), on n'est même pas capable de trouver un ingénieur réseaux pour réparer. 28 heures de paralysie ! Dans le monde de l'instantanéité, de la vitesse qui est celui d'Internet, cela apparaît tout bonnement ahurissant!